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Journal des débats politiques et littéraires, 2 octobre 1845

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Journal des débats politiques et littéraires
2 octobre 1845


Extrait du journal

s » idées politiques d'oii dépend noire avenir comme natiot } » la plus grande, la plus intelligente, la plus noble dt » monde. » 1 Quelles sont ces idées politiques que la gauche s'est engagée à défendre sur la demande des élec | leurs contre-révolutionnaires? Nous laissons àla | sagacité du public à le deviner. Il faut que ces idées soient bien chères aux hommes de principes, c'est-à-dire aux légitimistes, pour que leurs trente cinq voix aient pu se résoudre à voter en faveur du candidat de la gauche dans un moment où la gauche semble se rallier tous les jours de plus en plus aux idées de M. Thiers, idées aussi réactionnaires, aussi anti-nationales que celles de M. Guizot l Que les journaux de M. Thiers et de M. Odilon Barrot se félicitent maintenant de leur succès! Oui, c'est un échec grave pour nous et pour notre cause que cette élection de Douai ! Un échec dont nous ne voulons nullement diminuer l'importance. La question ministérielle est ici fort secondaire. Une voix de moins n'empêchera pas la majorité d'être la majorité. Nous ne craignons pas beau coup M. Choque; M. Guizot a eu affairé à des ad versaires plus redoutables. Mais ce qui est grave , et plus grave encore pour l'avenir que pour le présent, c'est le succès d'une tactique effrontée, c'est cet exemple d'immoralité politique qui dé passe tout ce que le cynisme des partis nous avait fait voir jusqu'à présent. Il ne faut pas être grand prophète pour prédire que cette tactique retombera tôt ou tard sur M. Thiers et sur M. Odilon Barrot qui s'applaudissent aujourd'hui de l'avoir employée, et tout le monde comprendra que l'exemple qu'ils viennent de donner aurait pour conséquence der nière de rendre le gouvernement des majorités impossible ! Quant aux trente-cinq voix légitimistes, nous concevons davantage leur satisfaction. Ce qui déshonore et fausse le gouvernement représenta tif ne doit pas leur causer beaucoup de peine. Leur principe ne s'en trouve que mieux. Trente cinq voix légitimistes dans une ville comme Douai, c'est bien peu ! Mais qu'importe, si c'est assez pour jeter le désordre dans le pays et pour tenir en échec toutes les forces vives de l'opinion ? Le parti légitimiste sait bien qu'il ne peut pas aspirer à jeter bas le gouvernement et à le remplacer; il espère l'user, lui susciter obstacle sur obstacle, lui rendre la vie difficile et peut-être un jour impos sible! Si, d'un côté, il est amer pour le parti légitimiste d'avoir été obligé de montrer son ex trême faiblesse numérique, il est consolant, de l'au tre, d'avoir avec ce petit nombre dominé l'élection, d'avoir forcé la gauche à s'humilier devant les trente-cinq voix royalistes et à subir les mépris de la contre-révolution en recherchant ses suffrages! En un sens, il est vrai que les légitimistes sont des hom mes de principes; ils peuvent faire tout ce qu'ils vou dront et mettre le bonnet rouge si bon leur semble ; personne ne les soupçonnera d'être devenus plus li béraux. Leur manœuvre a celle excuse qu'elle ne trompe pas. Quelque route qu'ils prennent, on connaît leur but. Qu'ils s'allient avec les républi cains, avec les socialistes ou avec M. Thiers et avec M. Odilon-Barrot, ce but sera toujours d'a voir leur revanche de la révolution, et de punir la France de la liberté qu'elle a prise de choisir un gouvernement de son goût. Quand les légitimistes votent pour la gauche, tout le monde comprend ce que cela veut dire de !eur part. C'est comme s'ils faisaient crier dans les rues et sur les places publiques que la gauche est insensée, et que le gouvernement de Juillet ne peut périr qu'entre les mains de ce parti. Le rôle que jouent les légitimistes n'est peut-être pas très beau ni très patriotique ; mais enfin, il faut le reconnaître , ils ne doivent rien à la révolution que leur haine! Le rôle honteux, honteux sans excuse, c'est celui de l'Opposition." Dans l'élection de Douai, les légi timistes n'ont vendu à l'Opposition que leurs voix* l'Opposition a vendu ses principes ! '...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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