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Journal des débats politiques et littéraires, 7 février 1855

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Journal des débats politiques et littéraires
7 février 1855


Extrait du journal

de ses devoirs quand il signale un abus qui constituerait les secours à l'état d'hérédité : « Nous voyons aujourd'hui, dit-il, inscrits sur les » contrôles les petits-fils des indigens admis aux » secours publics en 1802, alors que le fils avait » été en 1850 également porté' sur les listes. » M. de Watteville ajoute : « Les distributions pé » riodiques à jour et à heures fixes donnent soU » vent à l'indigent un esprit d'imprévoyance qui i> aggrave sa situation; ne vaudrait-il pas mieux, » en donnant quelquefois une somme assez forte » à une famille indigente, la tirer à tout jamais » de la misère et lui faciliter les moyens de venir » un jour en aide à de plus malheureux? » Ceci,indique le nouvel ordre d'idées dans le quel M. de Watteville voudrait qu'on entrât. Plus de ces distributions générales, mais'forcément minimes, qui donnent à peine une goutte d'eau à ceux qui ont soif, une bouchée de pain aux affa més. Au lieu d'éparpiller le secours entre tous, on le concentrerait sur un seul; on lui donnerait au moins, à celui-là, les moyens de soutenir, d'élever sa famille en travaillant. Fort bien. Mais il faudrait donc donner, à tout jamais aussi, à cette famille le goût du travail, de l'ordre et de l'économie. Que de réclamations d'ailleurs, que d'envie, de haines ferait naître ce système de préférence, substitué à l'égalité du partage ! Et puis qui désignerait ces élus de l'in digence, et de quel œil une commune du Midi, par exemple, verrait-elle qu'on enrichit des revenus de sa dotation un pauvre de la Sologne ou de l'Artois? 11 faudrait bien cependant, pour dis poser de fortes sommes, centraliser les revenus actuels de tous les bureaux dans une caisse unique. Alors qu'arrivcrait-il? Quelque désintéressée que soit là bienfaisance, elle cherche toujours une satisfaction involontaire. On donne à son lieu de naissance parce qu'on y a formé ses premiers liens, goûté ses premiers plai sirs; parce qu'on veut y laisser après soi, parmi ceux qui vous ont connu ou qui viendront un jour, le souvenir d'une générosité respectable. Réunis sez toutes les4ibéralités dans une seule caisse, ôtez la spécialité des dons, vous en ôtez tout l'intérêt, vous tarissez la source des bonnes œuvres ; Vous clouer, le bienfait aux mains du bienfaiteur. Pour ne point trop déplacer les dons et les af fections, formerait-on dans chaque département une caisse où seraient réunis les fonds charitables des diverses localités ; ou bien encore les revenus des secours à domicilè de toute la France seraient ils centralisés d'abord pour être, plus équitable ment qu'aujourd'hui, partagés entre les départe mens à raison de leurs populations indigentes? Toutes questions qui naissent naturellement du sujet, et que nous ne posons pas pour faire ob stacle aux vues de l'habile économiste, mais pour indiquer les difficultés qu'élève toute innovation, et combien les réformes qu'on proposerait peuvent encore exiger d'études. Nul qui soit plus digne et plus capable de se li vrer à ces études que l'administrateur aussi bien faisant qu'éclairé dont nous avons le rapport sous les yeux. Il faut lui savoir gré dès à présent d'indi quer les causes dépendantes des passions humaines qui font naître et qui perpétuent la misère. Au nombre de ces causes , il place l'absence de toute culture morale et religieuse dans les villes et les campagnes ; ce qui nous semble trop général, car il n'y a pas de ville ni de village où l'enseignement ne précède la première communion. 11 n'est pas nécespire de nous faire pires que nous ne sommes, ce.qui est suffit bien. Il indique encore et nous indiquons avec lui, comme causes de mi sère, l'affaiblissement de l'autorité paternelle et le goût immodéré des boissons. « Des peines rigou » reuses et pécuniaires devraient être infligées, dit » il, suivant la gravité des délits, au cabaretier qui » vend à boire à des jeunes gens âgés de moins » de dix-huit ans, à ceux qui laissent un homme » s'enivrer chez eux ou qui vendent des boissons » à un homme ivre. Non seulement le cabaret » réduit l'ouvrier à la plus profonde misère, mais » il le démoralise complètement et détruit sa santé » à tout jamais. Sans une législation spéciale » contre les hommes qui fréquentent les cabarets, » il n'y a rien à faire pour améliorer le sort des » classes pauvres. » Oh ! si l'on obtenait ce résultat désirable, nous ne...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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