Extrait du journal

La lettre de M. Albert Sarraut M. Albert Sarraut, ministre des colonies, adresse la lettre suivante au président du Comité exécutif du parti radical-socialiste : Monsieur le président, . Le Comité exécutif du parti radical-socialiste a cru devoir prononcer contre moi une sentence d'exclusion. Je prends acte de cette décision, et je la tiens pour définitive. Le règlement du parti me permettrait d'en appeler à l'arbitrage d'un prochain congrès. J'ai l'honneur de vous infor mer que je n'userai p"às de ce droit. Le soin de ma dignité m'est, en effet, plus cher que Celui de mes intérêts. Après plus de trente ans d'une fidélité sans reproche aux doc trines d'un parti que mon labeur a honoré, j'es time pouvoir récuse? la procédure d'épreuve qui sonde les dévouements novices. C'est déjà trop qu'un long passé de militant ait dû subir l'at teinte de disciplines improvisées. .Te 11e saurais m'incliner sous des férules nouvelles. Ce n'est point qu'au grand parti dont je suis désormais écarté je veuille notifier un dessein de représailles ou de révolte. S'il plaît à son Comité exécutif, que je ne confonds pas avec le parti lui-même, d'aller prendre aux chapelles des con fessions qu'il combat un rituel d'excommunica tion, je ne saurais, pour ma part, rejoindre sur les mêmes chemins la trace des interdits qui jet tent leur croyance aux orties.' Je pense, à l'op posé de Renan, que la foi que l'on a eue doit rester toujours une chaîne, et l'injustice d'aucun concile n'excuse à mes yeux la honte d'aucune apostasie. ....