Extrait du journal

On lit ce matin dans la Quotidienne : « Nous avons dit, pour répondre aux assertions de plu sieurs membres de là Chambre des Pairs , que S. M. Char les X avait signé les ordonnances de 1828 pour satisfaire à une nécessité politique du moment , qu'il les avait signées contra son gré, mais non contre sa conscience. La lettre suivante de Mgr l'évêque de Chatons confirme pleinement notre opinion : « Châlons, le 30 avril 1844. • Monsieur, s J'en demande bien pardon à tous ceux qui disent que ce fut de son plein gré que le roi Charles X publia les ordonnances du mois de juin 1828 , si évidemment hostiles au clergé , et dont il était si facile dès lors de prévoir les suites. Voici un fait qui pourra servir à prouver que ce fut à sou grand regret et malgré lui qu'un prince si aimable, si sage et si profondément religieux se vit réduit à celte extrémilô et nous imposa une charge si pesante. » Le Roi passa à Châlons en se rendant en Alsace. Le len demain, avant son départ, nous ayant accordé l'honneur de lui offrir nos hommages respectueux, nous lui fûmes présentes, M. le cardinal de La'til et moi : nous étions seuls avec S. M. Sur un si gne de sa main, nous remonfftmes dans le salon de la préfecture qu'il venait de quitter, et là, étant en sa présence, il nous dit d'nn air de bonté et d'un ton de voix que je n'oublierai jamais : A lions, Messieurs les éveques, il faut se montrer faciles, se prêter un peu à la circonstance. Si Von fait ce que fui dit, j'ouvrirai toute la main (et il l'ouvrit en effet en accompagnant ce geste du ton le plus af fectueux) : que si, au,contraire, on résistait et on faisait les difficiles, je serrerai un peu les doigts, cl il les serrait en effet, le pouce et l'index, mais si doucement qu'on pouvait bien voir qu'il ne pince rait pas bien fort, et que c'était un père qui parlait. Ce peu de pa-...