Extrait du journal

On nous écrit de Gonstantinople, le 4 septembre : « Depuis quelques jours, le reflux semble se faire sentir pour la malheureuse Turquie, et les nuages gros de tempêtes qui la mena cent s'amoncellent : la Grèce se prépare à agir quand l'heure lui semblera propice, et les volontaires étrangers commencent à lui arriver; l'entente renaît entre la Roumanie et la Russie, et la Serbie, avant peu, apportera son concours, puisque la Russie semble dé clarer maintenant « qu'on a souvent besoin » de plus petit que soi. » » La Serbie cède évidemment à la pression de celle qui veutfaire son bonheur malgré elle; mais, si nous n'étions pas obligés de vivre dans un temps où la politique a des licences dépassant toute mesure, le rôle que joue la Serbie serait évidemment condamné par tous. » Vous vous rappelez peut-être que je vous disais avoir assisté, chez un ministre, à une des audiences de congé de M. Ristitch, après la paix qui a suivi la guerre de l'an née dernière, et que je l'avais entendu re mercier avec chaleur et reconnaissance la Porte de son désintéressement, et donner l'as surance qu'elle n'aurait pas à se repentir de sa générosité. « La Serbie se souviendra », di sait M. Ristitch. Il parait qu'elle a une mé moire proportionnée à sa taille, et que, si elle se souvient, elle ne se souvient pas long temps. » Quant à ce qui s'appelle l'Europe : être intervenue dans l'arrangement, avoir obtenu de la Turquie qu'elle n'userait pas de sa victoire et épargnerait le vaincu, et lui per mettre de recommencer sitôt après la lutte, ce n'est peut-être pas là un procédé d'une loyauté parfaite. Mais on n'y regarde pas de si près. « Il semble que l'Europe veuille en finir avec nous, me disait un ministre, et voir avant peu deux races errantes dans le monde : les Israélites et' les Turcs. Seulement, nous, nous descendons d'lsmaïl, et nous le prou verons. »...