Extrait du journal

fort élevé dans l'indnstrie nationale. La probité des or fèvres français, la variété et l'élégance des formes, la sûreté du titre des ouvrages fabriqués attiraient dans nos ateliers la plus grande partie des métaux précieux pour y être convertie en vaisselle et en bijouterie. Le corps des orfèvres était l'un des six corps marchands de Paris. Il jouissait des prérogatives attribuées à l'ensem ble de ces six corps ; il avait en outre des privilèges particuliers , semblable en cela à la puissante corpora tion des orfèvres de Londres qui invite les rois à ses banquets. Ses statuts avaient été écrits pour la première fois sous le règne de Saint-Louis, par Etienne Roileau, prévôt de Paris. Il était gouverné par des maîtres qui -prirent plus tard le nom de gardes , et qui étaient en 1789 au nombre de bnit. Ces gardes inspectaient les ateliers de ceux de leurs confrères qu'ils soupçonnaient d'être en défaut. C'était à leur bureau, désigné sous le nom de Maison Commune, qu'étaient apportés tous les ouvrages fabriqués pour y être essayés ou poinçonnés. Ils punissaient eux-mêmes toutes les infractions que l'on pouvait considérer comme ne méritant que des peines correctionnelles ; et dans l'origine ils n'étaient tenus de déférer au prévôt de Paris, qui devenait alors le juge, que' les fautes entraînant des peines graves comme le bannissement. Cette juridiction des gardes fut successi vement restreinte ; mais en 1789 le pouvoir des gardes était resté suffisant pour que la corporation fût parfaite ment dirigée et pour qu'elle jouît d'une réputation eu ropéenne....