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Journal des débats politiques et littéraires, 22 août 1893

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Journal des débats politiques et littéraires
22 août 1893


Extrait du journal

Les commentaires électoraux Les résultats des élections continuent à défrayer les polémiques ; mais le pu blic constatera, en parcourant les jour naux, qu'il ne jaillit pas, du choc de ces idées, une lumière très vive. Chacun groupant les chiffres à sa façon, escomp tant au mieux de ses intérêts les résul tats des ballottages, le «Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? » continue à se dres ser comme un point d'interrogation. Ce qui se dégage cependant avec une certaine netteté de ces calculs et de ces prophéties, c'est que la direction de la future majorité n'appartiendra pas aux radicaux et que, si les modérés sont bien résolus à ne pas subir la tutelle des violents, ils auront pour eux le nombre. L'Extrême Gauche elle-même semble en tomber d'accord. Elle n'avoue pas, assurément, que les beaux jours de la concentration sont finis ; mais elle ne fait pas entendre un chant de triomphe. Elle reconnaît, ou à peu près, que les radicaux ne seront pas les maîtres. Cette réserve et cet aveu sont particu lièrement significatifs dans la bouche de gens dont toute la politique consiste à s'imposer par l'audace et à masquer, par l'énergie de leurs déclamations, ce qu'a d'inquiétant pour eux leur faiblesse numérique. Seule, la Justice triomphe avec « la grande victoire, de M. Clémen ceau »; mais il ne paraît pas que cette assurance superbe soit très contagieuse. En somme, aucun parti n'est absolu ment satisfait ; aucun parti n'est tout à fait mécontent. : La Droite elle-même se console de son désastre par deux raisons qu'elle donne avec beaucoup d'ingénuité. La première consiste à dire qu'elle ne sera pas beaucoup plus impuissante dans la future Chambre que dans l'ancienne. N 'ayant rien entrepris de bon, rien accom pli d'utile ni de décisif, alors qu'elle comptait pas très loin de deux cents membres, elle ne se montrera pas beau coup plus impuissante maintenant que la voilà décimée. La seconde n'est ni beaucoup plus flatteuse ni beaucoup plus rassurante pour les monarchistes. Elle se réduit à ceci : le pays ne veut plus de nous et le résultat sera toujours sensiblement le même, que nous arborions fièrement notre drapeau ou le mettions prudem ment dans notre poche. Il nous sert même de peu d'accepter, sincèrement ou non, la République ; car M. Piou, qui •e*...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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