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Journal des débats politiques et littéraires, 31 mai 1893

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Journal des débats politiques et littéraires
31 mai 1893


Extrait du journal

Les manifestants qui se sont réunis, dimanche dernier, au Pôre-Lachaise, ont en général énoncé leur pensée avec une clarté parfaite : « Vive l'Anarchie ! Vive la Commune î » cela s'entend, point d'é quivoque ; la police et la justice elles mêmes ne peuvent s'y tromper. Mais pourquoi la jeune Polonaise qui se trou vait là a-t-elle été assez mal inspirée pour vouloir exprimer ses sentiments au moyen d'emblèmes ou symboles ? Et pourquoi le citoyen Pemjean, au lieu de crier bravement comme tous les autres, a-t-il été ironique au point d'être in compris. Il a failli leur en arriver malheur à l'un et à l'autre. Pour avoir piqué un œillet rouge à son corsage, la jeune Polonaise a été prise pour ce qu'elle n'était pas, pour une boulangiste attardée. Il a fallu que M. Duc-Quercy l'excusât, sans quoi la foule indignée lui eût fait un mauvais parti. Cet exemple prouve que l'usage des symboles et des emblèmes n'est pas sans danger, et que le langage des fleurs n'est pas celui qui convient à la poli tique. Mais le cas du citoyen Pemjean est encore plus digne de pitié. S'étant avisé de crier, dans un esprit de dérision : « Vive la bourgeoisie ! » toute l'ironie et toute l'amertume qu'il avait voulu mettre dans cette exclamation ont été perdues pour ceux qui l'écoutaient, et peu s'en est fallu qu'il ne fût traité comme un vil courtisan de l'infâme capital. Maintenant encore, il reste sous le coup de cette fa tale méprise. Il est obligé de se justifier, et il vient d'adresser aux journaux une lettre pour expliquer son ironie et pro tester contre une interprétation fâcheuse, qui, dit-il, lui ferait le plus grand tort dans l'exercice de sa profession. « Je me suis écrié, dit-il, dans un mo ment d'ironique indignation : « Vive la » bourgeoisie! » Cette exclamation, mal interprétée par un certain nombre d'as-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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