Extrait du journal

révolte en France tous les cœurs généreux, le peuple entier qui a plus que jamais le senti ment de ses droits. Aux yeux de tous les lion ne tes gens, à quelque classe qu’ils appar tiennent, tous ces actes qui livrent à la merci du caprice d'un proconsul les municipalités, ces premières conquêtes de la liberté, et la magis trature, cet éternel soutien de l'indépendance des lois, rappellent au pays des jours néfastes, et semblent annoncer quelque mauvaise pensée de retour vers une époque à jamais flétrie sous le nom de règne de la terreur. Voilà ce qui effraie dans les villes et les cam pagnes, voila ce qui frappe tous les esprits, ce qui blesse tous les cœurs, ce qui alarme et ce qui mécontente les hommes qui veulent avant tout une véritable liberté , la conservation des droits, le respect des propriétés, tous ceux en fin qui ont accepté franchement la république, comme la dernière ancre de salut pour la pa trie, tous ceux qui désirent la république comme une dernière expression du progrès social et politique. Mais ce n'est pas la même cause à beaucoup près qui inquiète et qui mécontente la Réforme. La Réforme est mécontente parce que la ré publique se fait trop douce, trop débonnaire, trop facile ; on ne l’aurait pas cru ! Elle décrète d’accusation les modérés et le gouvernement provisoire, qu elle dit contre-révolutionnaire. Le dernier mot de son nouveau programme est la confiscation violente de toutes les propriétés et de toutes les fortunes. Elle déplore que la ré publique n'ait pas débuté par là dès le 25 fé vrier. Aujourd'hui la France serait inondée de prospérité et de bonheur : tous les citoyens se-...