Extrait du journal

PARIS, 38 Décembre. Au nombre des faits les plus récents ayant rapport aux négociations pacifiques qui, tou jours bien connues, sont encore à connaître, il en est deux auxquels on attache en ce moment une assez grande importance. Le premier est le voyage de M. le baron de Seebach, ministre de Saxe à Paris et gendre de M. de Nesseîrode, dont nous avons annoncé dernièrement le départ pour Dresde. On ap prend aujourd’hui que M. de Seebach, immé diatement après son arrivée à Dresde, est re parti pour Saint-Pétersbourg. On donne comme certain que son voyage a pour but d’appuyer, au nom de son gouvernement, les propositions que le comte Esterhazy est chargé de soumet tre à l’acceptation de la Russie. Mais ces propositions qui depuis si long temps courent la poste avec M. Esterhazy et les gazettes, que sont-elles en définitive? C’est là un point important sur lequel les grands journaux, les mieux informés, n’en savent pas plus que les autres : le Journal des Débats tout le premier, et le Constitutionnel aussi ; bien que ce dernier s’attache à réfuter l’article du Jour nal de Francfort, sur la mission du comte Eslerhazy, « article dit-il d’origine prussienne ou russe, qui a pour objet d’atténuer la portée de celte mission et les conséquences d’une réponse négative de la part de la Russie. » Le second fait, qui préoccupe beaucoup la presse diplomatique et les partisans de la paix, est l’acceptation par la Russie de la neutralisa tion de la mer Noire, fait affirmé par les uns, démenti par les autres. Et d’abord, que veut-on dire aujourd’hui par la neutralisation de la mer Noire ? La neutralisation de la mer Noire a déjà été mise sur le terrain des protocoles de Vienne. On sait comment la Russie, tout en acceptant le principe, en a décliné formelle ment les conséquences. Ceci se passait il y a six mois environ; et il est vrai de dire que Sé bastopol, qui était encore debout alors, tombé...