Extrait du journal

LA SESSION. La session , dont nous ne sommes plus séparés que par un intervalle de huit jours, ne s’ouvrira pas sous d’heureux auspices pour le pouvoir. La chambre n’avait pas encore eu depuis 1851 à s’occuper de questions aussi vives, aussi brûlantes ; tout va comparaître à la fois devant elle, le système intérieur et le système extérieur, et, pour cette fois , l’opposition n’aura pas à prédire ou des désappointements ou des revers, elle aura malheureusement à signaler et des désappointements et des revers accomplis. Tant que le système n’a pu être discuté qu’en théorie, les doctrinaires ont pu opposer leurs calculs à ceux de leurs adversaires politiques, mais dès à présent on peut commencer a juger le système par ses effets. 11 avait promis l’ordre à l’intérieur. S’il est juste de reconnaître que le mouvement d’émeutes, si fatal aux libertés publiques, s’est arrêté , il est triste d’avoir à dire qu’il s’est converti en attentats cl en complots , ce qui prouve que le pouvoir n’a pas su calmer les passions. L’attentat d’Alibaud et l’événement de Strasbourg appelleront de sérieuses réflexions , et 31. Thiers aura en particulier a rendre compte des motifs qui l’ont déterminé a contremander la revue du 28 juillet , comme aussi a persuader à un roi que l’on voyait il y a cinq ans sc promener au milieu de nous, seul, sans inquiétude et sans escorte, qu’il n’y a maintenant de sécurité pour lui qu’à se confiner dans son palais. A l’extérieur, le système avait promis pour la France con-...