Extrait du journal

Je dois vraiment m'être bien mal expliqué pour qu'à deux reprises successives la Lanterne, d'abord dans un entrefilet non signé, puis par la plume de mon distingué collègue Alexandre Zévaës, me reproche de déclarer la j guerre aux socialistes et de préparer ! ainsi la revanche des progressistes. Je croyais cependant avoir dit bien nettement qu'à mon sens toute la tactique du parti radical devait consister à pratiquer sa propre politique, sans repousser aucune collaboration, mais aussi sans en solliciter aucune en reniant i'un quelconque de ses principes. Eu somme, cela revenait à dire qu'une majorité aussi nombreuse que la nôtre ne doit pas, sous prétexte de stratégie parlementaire, aliéner une parcelle, si minime soit-elle, de son indépendance, et je ne m'attendais pas, sur ce point, à être critiqué par un homme aussi jaloux de sa liberté d'esprit et d'action que M. Zevaës, qui n'a pas hésité à se séparer de certains de ses amis d'autan pour former, avec quelques camarades, un groupe, petit par le nombre de ses adhérents, mais grand par la valeur -intellectuelle et politique de ses membres : celui des socialistes indépendants....