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L’Écho de Paris, 12 avril 1932

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L’Écho de Paris
12 avril 1932


Extrait du journal

qui ait manifesté la moindre humeur. Chacun d'eux comprenait la nécessité de l'intervention policière et s'y soumettait en souriant. Mais je dois ajouter que je n'ai pas vu non plus les agents découvrir de chauffeurs suspects. Tout le monde était en règle. En effet, dès que des voleurs d'autos se sont emparés d'une voiture il n'ont rien de plus pressé que d'en maquiller les numéros d'immatriculation et de les faire coïncider avec une carte grise également falsifiée. Dans ces conditions il faut que les poli ciers aient bien de la chance et beaucoup d'habileté pour réussir à identifier une voiture volée I — Mais, sapristi, me disais-je, tout en essayant de rattraper, au risque d'une contravention, le retard qu'ils, m'avaient infligé, pourquoi ne leur facilite-t-on pas la tâche, en compliquant celle des vo leurs ? J'ai déjà suggéré, il y a quelques se maines, un- moyen simple, pratique, effi cace, de rendre malaisés les maquillages — et, par conséquent, les vols — d'autos. Il suffirait de décider que, désormais, seul l'Etat aurait le droit de vendre les plaques portant les numéros d'immatri culation des automobiles. Ces plaques seraient d'un modèle uni forme, gravées, estampillées et faites de telle sorte qu'il soit à peu près impossible de les imiter. Les voleurs devraient donc soit garder sur la voiture volée les vrais numéros — ce qui la ferait repère» aussitôt —, soit aller acheter au bureau compétent de nouvelles plaques — et, là, ce sont eux qui se feraient « repérer ». Ma suggestion n'a eu aucun succès au près de l'Administration. Je la réitère cependant. » _ D'abord parce qu'il faut frapper plu sieurs fois sur un clou pour l'enfoncer. Ensuite parce que, à défaut de M. Leburcau, M Flandint ministre des Finances, prendra, j'en suis sûr. un vif intérêt à ma proposition quand il se sera rendu compte que, somme toute, rien n'empêche l'Etat de prélever un petit bénéfice sur la vente des plaques d'autos. U en faut deux pour chaque voiture. Il y a un mil lion d'autos en France. Rien qu'avec dix francs de « boni » par plaque, calculez ce qu'encaissera le Trésor I Je livre mon idée pour ce qu'elle vaut (vingt millions) à notre grand Argentier — sans même lui demander un bureau de ' tabacs. Prosper....

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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