Extrait du journal

I.a France tout entière, avec émotion, avec respect, s’incline devant la dépouille du roi des Belges, mort si tragiquement sur les lot lier* di cette patrie qu’il aimait tant. U fut souverain et s’attacha à régner sur tout par la noblesse de son esprit, la fermeté do son cœur, son amour de l'honneur et de la justice, sa simplicité, sa bonté. Albert Ier dominera l’histoire de notre temps par la résistance désespérée qu il op posa, en ,*914, aux sombres élan» de 'a foi ce. Lr. choisissant, à une heure terrible, le parti du droit contre celui de la violence, il a sauvé non seulement l’honneur de son fier paxs, mais aussi l’honneur du monde qui a be-oin de grandeur et d'air pur pour respi rer. Il a contribué, en cet instant fatal, à sauver notre pa> s. La France ne l’oubliera jamais. C'est pour cela qu’elle éprouve un; peine véritable en songeant au roi disparu, quelle comprend la douleur de la reine et des princes, comme celle de la Belgique, son amie, sa sueur. Le peuple français se souvient du peuple belge qui fut son camarade de combat. A l héroïque nation qui se rangea près de nous, à l'heure décisive, la France offre son cœur généreux et sensible. Tant d'efforts communs, tant de peines, tarit d’espoirs mêlés nous permettent de mê ler aussi nos larmes. La France veut aussi assurer de son îmniense sympathie le jeune prince devenu brusquement roi. File sait qu’il continuera 1rs traditions d’amitié et de loyauté créée» pa- la famille royale. Elle sait aussi qu au tour de lui la Belgique serrera les rangs, réunie dans un sentiment de confiance et d’amour. Nous nous inclinons profondément devant ie cercueil étendu sous les vieux drapeaux de guerre, car nous savons que la Belgique a perdu un grand roi, la France un ami véri table, l’humanité un grand citoyen....