Extrait du journal

On nous a. jadis, conté 1 histoire d’une certaine Pénélope qui s amusait à détruire la nuit la tapisserie qu’elle avait patiemment confectionnée tout le long du jour ! La Chambre française nous semble fâcheusement inspirée par cette his toire des temps passés. Elle a pénible ment établi, au sein des commissions, un projet laborieux mais qui avait, du moins, l’avantage de réaliser 1 union du Cartel. Or, au grand jour du débat public sur ce projet, les éléments de la majorité se dissocient sans que l’on com prenne bien pourquoi. Nous ne doutons pas une seconde de la bonne volonté de nos amis, mais nous sommes bien obligés de constater que l’assemblée donne en ce moment le spectacle d’une maison à l’envers ! Qu’il n’y ait là qu’une crise de mé thode. nous n’en disconvenons pas, nous l avons écrit ici, et ne cessons pas de le penser. Mais une crise de mé thode. si elle se prolonge, peut aboutir à une crise plus grave ! Le Cartel, qui a si magnifiquement conduit l’œuvre de paix, va-t-il partager avec la minorité la périlleuse réputation d’incohérence et d’impuissance qu elle est en train de s acquérir 1 Le pays a les yeux fixés sur elle : qu’elle n’oublie pas qu’une majorité qui s’abandonne est une majorité qu’on abandonne ! Cette Chambre qui, pour l’avenir, peut être la Chambre de Locarno, ne doit pas offrir ce spectacle paradoxal d’avoir amené la réconciliation de la F rance et du monde et de se trouver im puissante à réaliser l’accord des répu blicains sur des questions dont dépend l’existence même de la Nation, dans la crise sans précédent que nous traversons !...