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L’Ère nouvelle, 27 décembre 1920

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L’Ère nouvelle
27 décembre 1920


Extrait du journal

cohésion ancienne », Voilà pourquoi nous faisions appel à l’esprit de hardiesse et de mesure qui est dans la tradition française, pour organiser le travail, chercher des ter rains d’entente entre ouvriers, techniciens et patrons, réaliser les réformes sociales, finan cières, administratives, sans lesquelles notre pays serait indigne et incapable de réaliser son destin. Voilà pourquoi, enfin, nous nous prononcions pour une politique extérieure pacifique et ferme, basée sur la pratique des alliances, le respect des droits des peuples, et la foi en la Société des Nations. En faisant notre examen de conscience, ou, si l’on veut, notre compte rendu moral, nous sentons monter en nous un joyeux réconfort. Nos campagnes pour l’union des gauches, pour la justice fiscale et sociale, pour la laïcité, contre une politique de mégaloma nie et d’aventures, ont porté des fruits qee chacun peut apercevoir. Au large du pays, c’est un réveil républicain auquel, sans fausse modestie, nous croyons avoir quelque part. Et si la Chambre du Bloc National et le gouvernement qui en émane sont encore loin de répondre à ses aspirations chaque jour plus impérieuses, peut-être ne sommes' nous pas étrangers au compte que malgré tout ils ont dû en tenir. Il a fallu mettre un frein à la réaction; peu à peu, le Bloc Na tional s’affaiblit et se disloque. Ainsi se prépare la politique républicaine de demain l’ère nouvelle que nous attendons. Forts de la conscience du devoir accom pli, et de la satisfaction du succès obtenu, rien ne saurait désormais nous arrêter Ayant ainsi fait nos preuves pendant un an, nous pouvons à notre tour, en toute assu rance, répondre à nos amis, qui nous l’ont écrit si souvent : courage, et confiance I La victoire de leurs idées et de leur jour nal est un fait maintenant acquis. Yvon DELBOS....

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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