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L’Ère nouvelle, 3 avril 1922

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L’Ère nouvelle
3 avril 1922


Extrait du journal

Discours de M. René Besnard M. René Besnard retrace d’abord Vœuv re du part i républicain, durant les quinza ans pendant lesquels le Parti est resté au pouvoir; il a fait une politique laïque ba sée sur l'indépendance absolue de l’Etat, sur la liberté de ceux qui croient et sur la liberté de ceux qui ne croient pas ; sur itt développement de l’enseignement laïque qui, seul, peut être l'enseignement vrai ment neutre. Le Parti républicain a fait également une politique sociale qui favorisait l’évo lution des systèmes économiques qui ne voient pas, clans le salariat, la formula définitive de la rémunération du travail. Enfin, M. René Besnard insiste sur la politique nationale du Parti républicain qui s est exprimée par un effort constant pour la sauvegarde et la défense du pays. L'orateur montre ensuite dans quelles conditions s’est constitué le Bloc national ; il en démontre l'impuissance et la faiblesse qui ont leur source clans sa constitution même, car il est impossible d’attendre cl hommes opposés, de tendances et d’idées, une action commune. En politique extérieure, la majorité de la Chambre issue du Bloc national, sem blable a un papillon de nuit qui se brûle les ailes a toutes les lumières du chemin, a successivement approuvé toutes les métho des et tous les résultats, toutes les faibles ses d’action et toutes les audaces de lan gage. En matière financière, reculant devant les solutions hardies qui s'imposaient au lendemain de la guerre et qu'il est peutêtre trop tard pour réaliser maintenant, elle a fait peser sur notre pays un systè me d impôts compliqué, dont le résultat le plus certain est cl apporter à la marche des affaires des entraves considérables. En politique sociale, elle ne rêve que ré gression : enfin, elle a donné h la reprise des relations avec le V atican, sans aucun avantage pour la politique extérieure de la France, l’allure d’une opération pure ment politique, d’une rançon, d’un renonce ment et d une promesse d abdication. D; Parti radical, qui cet, après tout, le dépositaire de la pensée républicaine, doit s’efforcer, dans l’intérêt de la République et même de la paix sociale, de mettre fin à une telle politique. Il faut refaire Je grand Parti républi cain. tel que l'avait conçu Waldeck-Rousseau, et. pour cela, ii n’est pas téméraire de compter même sur ceux des républicains qui se sont égarés, de bonne foi, dans les aventures du Bloc national et qui ne de mandent qu’à rallier le Parti. Mais, a la base de toute action politi que, comme a la base de tout programme, il faut qu’il y ait plus que des idées, il faut qu’il y ait un idéal. Sous le coup des nécessités de la vie, les hommes, depuis quelques années, se sont trop habitués à consacrer uniquement leurs efforts aux questions d’intérêt; il s’en cet suivi une crise de l’enthousiasme et de l’idéal, et il est temps de leur montrer qu’il y a autre chose dans la vie que des préoccupations corporatives et des groupe ments d’intérêts: il faut leur indiquer qu’il y a des principes de vérité et de jus tice qui doivent être intangibles et sans lesquels la République ne peut pas être....

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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