Extrait du journal

La mesure odieuse que projetait le ministre de la Guerre est désor mais un fait accompli. Nos lecteurs ont pu voir par la Croix d’hier les termes de cette mesure. Tous les élèves admis à Polytechnique ou à Saint-Cyr, quels que soient l’état de fortune de leurs parents et leur mé rite personnel, sont systématique ment exclus des [bourses de l’Etat. C’est une injustice criante et le dernier mot de l’arbitraire. Ces bourses sont constituées par les contribuables, elles sont prises suri les impôts que tous les Français payent à la patrie. Je ne peûse pas que le ministre de la Guerre ait l’intention de faire exempter désormais les catholiques du payement des impôts. Cette me sure a été prise en l’absence des Chambres, afin d’éviter les protes tations de nos députés, et probable ment un vote qui aurait été un congé définitif donne à ce ministèrè, dont la seule préoccupation est de se faire l’instrument docile des Loges. Nous espérons vivement que, dans un mois, la'Chambré ne rati fiera pas cette nouvelle atteinte portée au programme de liberté, d’égalité et de fraternité, inscrit pourtant sur tous nos murs. SI cette mesure était maintenue soit par insouciance, soit à cause du fait accompli, nous pensons que les catholiques auraient grand tort de se borner à de simples protestations. Nous avons beaucoup protesté, les protestations sont bonnes, mais les actes valent dix fois mieux. Pourquoi ces établissements d’en seignement libre ne prendraient-ils pas l’initiative d’une souscription pour constituer chacun la somme annuelle à une bourse à l’une ou l’autre des deux écoles? Un Comité central à Paris comÏ>osé des principaux défenseurs de 'enseignement libre déterminerait les titulaires des bourses, choisis d’.après des règles à déterminer, „ Nous pensons qu’un acte de ce genre aulrait, d’excellents résultats. 11 ferait ressortir l’odieux de la me sure prise, il permettrait largement de réparer l’injustice commise, et si cet acte demande un nouveau sacri fice aux catholiques, ceux-ci n’en comprendront que mieux, comme citoyens français, que le meilleur moyen de conquérir la justice et la liberté auxquelles ils ont droit, c’est de remplacer les députés qui ont mis à leur tête quelques francs-ma çons sectaires pour en faire des mi nistres persécuteurs. Paul Féron-Vràü....