Extrait du journal

Lorsque nous considérons ce qui se passe dans la France catholique, nous ne pouvons nods empêcher de songer au fonctionnement dê l’ailcrë; ^Le-christianisme se mourait presque dans notre pays, soit sous le poids de l’indiffé rence, soit sous celui des fleurs que lui jetait le pouvoir. Il n’avait plus que l’appa rence, et nous nous sommes souvent de mandé si, après vingt ans d’un régime pareil, il serait capable de se relever. Mais le vent a soufflé, la chaîne s’est raidie et, sous la tempête qui s’élève, le christianisme s’est de plus en plus enraciné dans le cœur de la Fille aînée de l’Eglise. Ce danger, qu’elle ne voyait pas, lui a été signalé' par les efforts de ses plus cruels ennemis. Elle a compris qu’il s’agissait pour elle de perdre la foi de la patrie, d’aban donner le culte de ses ancêtres et de redevenir païenne. Elle s’est redressée sous les coups que l’on portait à ses croyances et, peu à peu, comme l’ancre du navire, le christia nisme mord le sol plus profondément. Sans doute, l’incrédulité fait des ravages affreux dans les masses ignorantes, mais la foi fait chaque jour de nouvelles conquêtes. Ceux qui étaient jadis des chrétiens tièdes deviennent des chrétiens militants ; la francmaçonnerie les effraie et devant les coups qu’elle cherche à leur porter,, ils, se lèvent pour résister. • * * Qui est-ce qui s’occupait, il y à quarante ans, des questions religieuses î On en par lait à peine, et aujourd’hui, tout en est plein : les conversations, les journaux, les livres. Elles deviennent le sujet qui divise les familles peut-être, mais qui constitue aussi ce bloc, compact contre lequel l’indifférence se brise. Que dans Paris, affolé par les plaisirs et les jouissances, on ne donne pas au mouve ment qui s’opère dans les esprits l’attention suffisante, il n’en est pas de même dans les autres parties du pays. Ou y voit se multi plier les prières, les Ave Maria, les congrès catholiques, les pèlerinages, les œuvres de foi ; et, dans la lutte qui s’engage entre le bien et,le mal, l’indifférence et le laisseraller disparaissent sous les efforts plus vigoureux de croyances qui s’implantent chaque jour dans les cœurs, comme l’ancre du navire s’implante dans le fond où elle est tombée, lorsque le vent siffle dans les cordages de la mâture et que la chaîne se raidit pour l’entraîner. ' * i: 1 • » ‘ ‘ Vraiment le diable est parfois bien mala droit. Il a été trop pressé. Il n’avait qu’à Lisser aller pour que la France cessât peu à peu d’être chrétienne, et voilà qu’elle le devient par les violences que ses séides , exercent. Si la semence des martvrs enfante...