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La Croix, 19 août 1898

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La Croix
19 août 1898


Extrait du journal

Pour la vingt-sixième fois, hier, le Pèlerinage national du Salut est parti plein d’espérances avec un chargement de maladies désespérées. . Lesjoumalistes admiraient laconflance des inflrjpes, le zèle des Petites-Sœurs, les efforts des hrancardiers lourdement chargés ; mais ils ne pouvaient voir les anges de Notre-Dame planant sur tant de souffrances, recevant les prières et por tant sur leurs ailes les miracles dont la distribution se fera là-bas. * Nous avons parfois été tentés de croire que l’ère des grandes guérisons était finie, que la Sainte Vierge en avait assez fait pour éclairer les incrédules, qu’on allait rentrer dans l’ordinaire. Toujours nous avons mal jugé et, au lieu d’un amoindrissement, les anges du miracle avaient en réserve un accroisse ment. Nous en prenons à témoin les nombreux employés de la Compagnie d’Orléans qui, au retour, sont émerveillés de voir descendre allègres et joyeux ces malades qu’on hissait avec peine, qu’on porlaitsur des brancards sous tous les anathèmes des « gens raisonnables ». Une fois, nous fûmes traités d’assassins par un employé, dont la sœur mourante prenait le train des malades; il devait nous poursuivre sans pitié. Nous lui rendîmes sa sœur, au retour, non pas assassinée mais guérie; elle se fît reli gieuse et, si nous avons bon souvenir, sa famille se convertit. ♦ * Cette année cependant, après le jubilé des vingt-cinq ans en 1897 et cent guéri sons obtenues soudain devant la basi lique du Rosaire, était-il permis d’oser dire que la Sainte Vierge n’avait pas fait assez de merveilles, et de croire qu’elle préparerait pour nos petits-neveux un nouveau jubilé d’or au cinquantième départ? Eh bien ! l’entrain, la confiance de tous, la paix des âmes nous rassurent; sans doute, nous n’avons pas vu les anges porteurs des nouveaux miracles; mais une petite circonstance nous fait augurer que la Sainte Vierge fera ses affaires sans les hommes. La voici : « Les journaux et fa* fidèle Croise ellemême n’ont presque point annoncé le pèlerinage, on n’a pas échauffé le zèle, on n’a pas excité la souscription des 1000 malades, et néanmoins on refuse des billetè depuis huit jours, et le total dè la souscription écrase le total de l’an dernier. Quand la Sainte Vierge fait ainsi des miracles préliminaires, ce n’est pas pour supprimer les choses principales. , * « « Nous nous excuserons cependant de notre silence à la Croix, parce que nous avons usé nos ardeurs à déshabiller tout au long le pauvre Zola, et que l’immense déconfiture du contempteur de Lourdes a été une forte réclame. Ah ! si Zola ému, et qui fut vraiment convaincu au Pèlerinage national,n’avait pas rejeté la grâce, mais avait brûlé alors ce qu’il avait adoré, et s’il avait chanté Notre-Dame de Lourdes au lieu de' s’unir au serpent qu’elle écrase, com bien il serait plus heureux qu’en fuyant aujourd’hui la gendarmerie et les bottes de l’armée ! Nous n’aurions pas eu non plus à l’accabler. t Le Moine, * Enregistrons les premières dépêches : ARRÊT DE BRIVE Brives, le 18 août, 9 heures. Neuf cents pèlerins de Paris et plusieurs groupes ont célébré saint Antoine de Padoue...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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