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La Croix, 25 septembre 1896

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La Croix
25 septembre 1896


Extrait du journal

ET LA SCOLAIRE? La maladie affreuse de la loi scolaire semble incurable comme la lèpre. On s'est résigné; c’est fini, pourquoi parler guérison? On a lutté autrefois; c’est de l’histoire ancienne. Or, dussions-nous passer pour exagérés, " nous affirmons que la lutte contre la scolaire, loin d’être achevée, n’est même pas commencée. Nous ne sommes pas plus avancés qu’au lendemain du jour où les valets d’Adriano Lemmi nous ont imposé la loi fatale; l’eau a coulé sous le pont, elle coulera encore; la Loge a réalisé son plan et le réaliseencore ; mais nous n’avons guère fait qu’une chose : reculer. * * Oui, on a reculé, il n’y a plus l’ardeur du premier moment, et plusieurs se sont fait illusion en pensant que la création d’écoles libres a été une solution ! Elles n’ont pas été la vraie solution ces écoles bénies, même là où elles existaient; comment seraient-elles solution là où elles n’exislent pas ? Certes, nous ne méconnaissons pasleurs bienfaits, nous n’examinons pas si leurs fruits répondent à la générosité des fon dateurs; mais le fait même qu’il a fallu les créer et que les enfants n’ont pu échapper que par ce moyen à l’école athée, est l’attestation éclatante que nous vivons sous le régime de la persécution. * * * La grande masse des enfants est dé pourvue du bienfait de ces écoles libres, let la pérsécution bat son plein. N’eft fût-il pas ainsi, et n’y eût-il qu’un seul malheureux enfant condamné par la loi à l’école athée, ce serait encore une intolérable persécution, et cette seule vic time justifierait tous nos efforts. Oui, la loi criminelle est là, toujours debout, menaçant nos enfants; nous payons pour entretenir le monstre qui cherche à les dévorer; nous qui n’avons pas renié Dieu, nous sommes traités de parias en notre maison et excommuniés en des écoles soutenues par nos propres deniers. Et il en est ainsi parce que cela a plu aux fils du diable, comme Mgr d’Aix nommait les francs-maçons. 4? Or, qu’avons-nous fait de sérieux pour renverser la législation elle-même? Nous avons, c’est vrai, assigné à quelques enfants privilégiés un coin où les flammes de l’incendie ne pénètrent pas. Mais l’en semble de la population scolaire, nous l’abandonnons à la fureur des flammes. Eh bien! il ne nous est point permis de faire cette part du feu. La France presque entière déclarée « la part du feu », y songeons-nous assez ? Ouvrir un sanatorium eurichi de tous les moyens antiseptiques, pour abriter quelques enfants quand l’épidémie est générale, et ne rien faire pour arrêter cette épidémie elle-même, voilà notre pro cédé. « Loin de nous de décourager les fonda teurs d’écoles libres; qu’ils élèvent ces maisons saintes partout à côté du temple de Satan, qu’ils jettent cette bouée de sau vetage lorsqu’un navire congréganiste se brise et chaque fois qu’on supprime une école libre; mais que leur générosité ellemême et l’étendue de leurs sacrifices nous fassent comprendre notre devoir de sup primer la loi fatale. Le temps devient long, les consciences s’émoussent, nos forces s’en vont, celles de l’ennemi se multiplient. Aussi avons-nous salué avec un enthou siasme indicible le Congrès de La Croix...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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