Extrait du journal

C'est là que le Père Didon, dans un discours enragé, adresse aux chefs mi(itaires l'appel au coup d'Etat que nous avons lu avec stupeur. Ce moine est digne de la robe qu'il porte. C'est bien l'héritier de ces dévots féroces dont l'ordre fut fondé pour le massacre des hérétiques, qui, au moyen âge, mirent le Midi de la France à feu et à sang, qui jusqu'au début de ce siècle rendirent odieux au monde civilisé le nom de l'InQuisition espagnole. Une hideuse suite de tueries et de bûchers, ouverte il y a près de sept cents ans, terminée il y a cent ans à peine, s'associe dans l'histoire au souvenir de l'ordre de Saint-Donlinique. Nous avions eu, dans le passé affreux dont les villes du Languedoc conservent encore le souvenir, ce type de moine sauvage, plus sanguinaire que le soldat barbare du moyen âge, le poussant à la barbarie au nom du Dieu de miséricorde, lui soufflant sa férocité, le gourmandant s'il épargne une victime. «Tuez tout ! Dieu reconnaîtra les siens ! »...