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La Gazette de Château-Gontier, 23 juin 1910

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La Gazette de Château-Gontier
23 juin 1910


Extrait du journal

Une catastrophe s’est produite, sa medi, sur la ligne de Paris à Dreux, à la gare de Villepreux - les - Clayes (Seine-et-Oise). Cette gare, située à sept kilomètres de Saint-Cyr, entre Plaisir-Grignon et Versailles, dessert à la fois le village de Villepreux et celui de Clayes, situés l’un et l’autre de chaque côté de la ligne. Samedi soir, le train 467, à destina tion de Dreux, avait quitté la gare Montparnasse à 4 h. 30. Comme tous les samedis soir, ce train, qui dessert les stations de banlieue de la ligne de Versailles et qui prend en conséquence des voyageurs de toutes classes, était absolument bondé. Trois quarts d’heure après le départ, comme on arrivait en gare de Villepreux, la pre mière station après Saint-Cyr, le mé canicien s’aperçut que quelques bou lons du tiroir de la locomotive venaient de sauter. Craignant un accident, il stoppa, et aidé du chef de gare et du personnel, peu nombreux d’ailleurs, de la gare, se mit en devoir d’exécuter une réparation de fortune. Ce travail dura un certain temps. On était arrivé à Villepreux à 5 h. 10. A 6 heures, la panne se prolongeait encore. Un certain nombre de voya geurs, intrigués par ce long retard, avaient quitté leurs places et occu paient le quai de la gare. Circons tance heureuse, qui a certainement empêché que la catastrophe qui allait se produire ne prit d’effroyables pro portions ! En effet, l’express 477 de Granville qui, parti de la gare des Invalides à 5 h. 14, avait quitté Versailles à 5 h. 45 et devait jusqu’à Dreux trouver la voie libre, arriva soudain avec une vitesse qu’accélérait encore la pente assez forte par où on arrive en gare de Villepreux. Le choc fut effroyable. Une dizaine de wagons furent précipités hors des rails et mis en piècés. La locomotive de l’express, avec son tender, se renversa en travers de la voie et le charbon enflammé échappé du foyer de la machine communiqua le feu aux voitures. En quelques minutes, ce fut, sur la voie, un immense brasier d’où sortaient des cris d’épouvante. Dans un état d’affolement indescriptible, le personnel de la gare de Villepreux et les voyageurs demeurés sur le quai s’efforcè rent d’organiser les premiers secours, de retirer les blessés des débris fumants, et d’empêcher que l’incendie ne se propageât au train tout entier. La tâche fut difficile, car la gare,tout en desservant à la fois les com munications de Villepreux et de Clayes, se trouve assez isolée de ces deux centres de population. Pour comble de malheur, l’eau manquait, et les communications se trou vaient interrompues avec les gares voisines, la locomotive ayant, dans sa chute, démoli la cabine du télégraphe et renversé les poteaux supportant les fils. Ge n’est qu’à huit heu res que les communications télégraphiques purent être rétablies avec Versailles. Cependant, un certain nombre de voya geurs, en proie à la plus vive terreur, s’é talent répandus dans la campagne et avaient donné l’alarme. Les pompiers de Villepreux arrivèrent bientôt et s’efforcèrent de combattre l’incen die qui grandissait sans cesse. En même temps accouraient en automobile plusieurs propriétaires du voisinage qui s’employaient au transport des blessés. Le sauvetage était d’ailleurs difficile. La violence des flammes rendait périlleuse l’approche de la voie, et la locomotive du...

À propos

Lancé en 1878, La Gazette de Château-Gontier fut un bihebdomadaire, puis un hebdomadaire local. Collaborationniste pendant l’occupation, il est interdit en 1944.

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