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La Gazette de Château-Gontier, 30 juin 1910

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La Gazette de Château-Gontier
30 juin 1910


Extrait du journal

Châteciu-Co7itier3 le 29 Juin 1910. LE MAINTIEN DE L ORDRE On rencontre en ce moment, même dans le monde politique, nombre de personnes pour croire que l’exercice du Pouvoir a assagi M. Briand. Son intérêt même, d’ailleurs, fait-on obser ver, lui commande de veiller à ce que l'ordre au moins matériel ne soit pas troublé. Ce raisonnement ne laisse pas que de faire impression parce qu’il s’appuie sur la logique, sans compter nombre d’autres très solides raisons. Mais si la logique domine les événe ments de ce monde, c’est à un point de vue très général. Le contraire se constate souvent en politique et no tamment dans la politique de notre pays. M. Briand a logiquement intérêt à ce que l’ordre matériel ne soit pas troublé. C’est entendu, mais aura-t-il le tempérament nécessaire pour qu’il en soit ainsi ? On va avoir une occa sion d'acquérir à cet égard quelques notions qui font défaut. Dimanche dernier, à Paris, on s’est battu dans les quartiers du Nord-Est. Les obsèques d'un manifestant ayant succombé à une blessure reçue, il y a quelques jours, furent le prétexte. L’enterrement fut une manifestation anarchiste. On déploya le drapeau rouge et le drapeau noir. La police voulut s’y opposer ; on lui répondit par des coups de revolver. Comme pour bien prouver d’ailleurs que les obsèques n’étaient qu’un pré texte, un agent qui circulait isolément dans un quartier voisin fut attaqué par des gens auxquels il n’avait rien dit et ne dut peut-être qu’à la fuite de sauver son existence même. Ailleurs, un poste de police a été attaqué, puis une boutique. Naturelle ment, agents de police et troupes sont intervenus. Il y a eu des blessés : une quinzaine du côté des agents, on ne sait combien du côté des émeutiers. Force est restée provisoirement à la loi comme cela devait arriver, mais de tels incidents comportent des suites. On ne peut pas, pratiquement, faire occuper d’une façon permanente, par la force armée, les quartiers agités, et une répression momentanée nerésoud pas les difficultés d’une situation. Ces difficultés naissent d’un état général des esprits où il y a un peu de désordre et aussi un peu de bon sens. Le dernier sentiment s’ouvre dans le peu de crédit que les anciens amis de M. Briand sont disposés à accorder à ses déclarations en faveur de l’ordre. Ils croient généralement, et on ne peut guère leur en faire un reproche, que ces déclarations ne sont formu lées que pour la forme et queM. Briand est resté l’homme qui s’engageait, si les électeurs dont il sollicitait les suf frages, voulaient recourir à l ’émeute, à prendre un fusil et à marcher dans leurs rangs, voire à leur tête. Nous ne prétendons pas que ceux qui raisonnent ainsi aient tout à fait raison, mais on ne peut contester qu’ils ont l’apparence de raisonner exacte ment, peut-être parce qu’ils ne se sen...

À propos

Lancé en 1878, La Gazette de Château-Gontier fut un bihebdomadaire, puis un hebdomadaire local. Collaborationniste pendant l’occupation, il est interdit en 1944.

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