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La Lanterne, 26 mars 1891

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La Lanterne
26 mars 1891


Extrait du journal

Plus d'une fois elle résista mal, sur la lisière qui était le pâturage de ses chèvres, aux convoitises des pasteurs, et il lui arrivait de revenir sans trouble de la profondeur des bois où l'avait emportée le viol poilu de ces faunes ou de ces sylvains qui ont pourtant de quoi réduire à l'alarme et aux larmes, par l'énormité de leur amour, les jeunes filles même les plus écloses. C'était envers moi seul qu'elle se montrait cruelle, avec quelle atroce barbarie ! Vainement, pour l'attendrir, je lui offrais, dans une tasse frottée d'herbes odorantes, le premier laitde ma plus jeune brebis ; vainement, j'allais cueillir, sur les pentes d'où la descente est périlleuse, les rares fleurs dont on fait des bouquets qui sont jolis entre l'or des cheveux; vainement je lui apportais, en leurs nids de feuilles et de mousses, de petites tourterelles qui, sans plumes encore, donnaient déjà le bon exemple du roucoulement; aucune de mes offrandes ne réussissait à lui conseiller quelque gratitude! elle acceptait les présents,...

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

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Données de classification
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