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16 août 1951


Extrait du journal

L'AUTRE RASSEMBLEMENT j TANDIS qu’à Bad-lschl, en Autriche, quelque dizaines de milliers de Scouts, venus des cinq continents, tiennent un Jamboree fraternel, un autre rassem blement réunit, dans le secteur soviétique de Berlin, des centaines de milliers de jeunes gens et de jeunes filles. Sous le signe de la colombe de Picasso, c’est le Congrès international des jeunesses communistes. On parle de deux millions de participants, succès spectaculaire si l’on tient compte des difficultés rencontrées par certaines délégations, auprès de la police occidentale, pour franchir le rideau de fer. \ Que font tous ces jeunes ? Rien de plus, en apparence, que les Eclaireurs sous le ciel autrichien. Compétitions cul turelles et sportives, chants, danses et jeux occupent leurs journées. Il y en a pour les yeux et les oreilles. Des jeunes, défilant sur le stade ou montant sur les tréteaux, c’est tou jours un spectacle intéressant. Seulement, sous le ciel soviétique, rien ne se fait sans intention, rien n’est gratuit. La moindre présentation folklo rique prend un sens, très éloigné de celui d’une simple dis traction. La moindre danse revêt un caractère politique. Un air de trompette suffit pour exprimer une opinion. Dans le cadre de cette kermesse populaire, cette foule riante et bruyante de jeunes se rend-elle compte du rôle qu’on veut lui faire jouer demain? Elle a foi en un avenir meilleur, elle est prête à lui consacrer ses forces vives et son enthousiasme, mais sait-elle bien l’effroyable sort qui lui est réservée si se réalisaient ses rêves d’aujourd’hui ? On l’a convoquée pour un rassemblement « pacifiste ». On l’a réunie sous l’effigie multipliée des « colombes de la paix ». Mais les gestes qu’on lui fait faire, les discours qu’on lui tient sont dictés par un esprit agressif. Tout ce meeting tend à la dresser contre une autre partie du monde. Pourtant, ces jeunes, comme tant d’autres, ne deman deraient qu’à tendre une main fraternelle à leur généra tion pour bâtir un monde où il ferait bon vivre. On a sim plement oublié de leur dire que cela n’est possible que dans le sentiment de la véritable fraternité, celle des hommes, tous au même titre : enfants de Dieu. Jeunes, qui avez des camarades égarés dans cette foule inconsciente, rappelez-le-leur pour les sauver et pour sauver le monde. G. RAVOIN....
À la page (1930-1951)

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  • picasso
  • autriche
  • france
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