Extrait du journal

— Suppositions 1.., — Si je vous les montrais, si je les étalais devant vous, sous vos yeux, quelque jour où nous serons tous les deux, vous et moi, seuls, dans ma maison, après un bon repas en tête à tête ?... — Bah ! — Que diriez-vous ? — Je dirais que — eussiez-vous mille fois raison — cette charmante Colette serait innocente de la faute des au tres et n’aurait pas à en supporter les conséquences..; Le père Nie grommela : — Vous en parlez à votre aise, mon juge... J’aurais bien voulu vous y voir I Le visage de M. Fabrice s’éclaira d’un sourire. L’accident dont se plaignait son greffier était de ceux qu’il n’avait ja mais redoutés pour son propre compte. ’ . Dieu merci, il s'était trouvé à l’abri des entreprises des galants, et les vi sites de ses voisins ne pouvaient ni exciter ses soupçons ni éveiller sa ja lousie. Les deux compagnons continuèrent leur promenade quelque temps en si lence. Par cette fin de mai, la campagne était pleine de senteurs délicieuses. De la terre, une odeur de sève sor tait de toutes parts : elle s’exhalait des plantes et du feuillage des arbres; les fleurs des parterres et celles des ‘jardins embaumaient l’air-...