Extrait du journal

Ricardo Gomez compta douze pas et s’arrêta; il chercha dans le mur à la hauteur de l’œil un point qui lui était connu, y appuya le doigt, et aussitôt un rayon de lumière filtra dans le couloir obscur. Il venait de déplacer la moulure d’une glace qui se trouvait dans la chambre à coucher de Jacques Brémond. Celui-ci était parfaitement visible pour le Mexi cain. Il avait quitté son habit, et, couché sur une chaise longue, fumait, un cigare. Dans la position qu’occupait Jacques Brémond, ses traits étaient invisibles pour Ricardo. Mais le lit entr’ouvert, l’habit jeté sur un meuble, tout dé notait que le jeune homme, son cigare fumé, allait se livrer au repos. Gomez eut un sourire de satisfaction. Il abandonna le point que tou 'hait son doigt, et, de nouveau, l’obscurité se fit autour de lui. Il descendit, ferma le panneau, traversa le rez-dechaussée et vint à gauche. Là, il se livra au même manège et put reconnaître qu’il n’y avait aucune lumière dans l’appartement d’Ida. La jeune femme était couchée. — Tout va bien! murmura Ricardo. Et il gagna son appartement. Mais à peine y était-il entré qu’un bruit soudain le fit tressaillir. Il prêta l’oreille, et sans doute que le bruit qui avait fait naître son soupçon prenait un caraetère de certitude plus assuré, car aussitôt il...