Extrait du journal

Il reprit le chemin de sou cabinet. Mais au seuil du salon d se retourna. — Et la demoiselle ?... ifeinanda-t il. — Va voir... sans bruit 1 Le Breton entr’ouvrit la porte, se gl'fsa dans la chambre, s’approcha du lit et de manda de sa voix qu’il adoucit autant que possible : — Mon général désire savoir si vous n’avez besoin do rien. — Non, merci. Jean-Marie referma la porto et fit ù son maître un signe qui voulait dire ; — Soyez sans inquiétude. Tout va bien. Jacques Fougcret s’étendit alors sur son divan, tout vêtu, mais il ne dormit pas. 11 était tout entier aux pensées qui s'agitaient dans son cerveau surexcité. De temps en temps, il se relevait et s’approchait de la porte de sa chambre, tendant l’oreille, écoutant les moindres bruissements et le silence pour ainsi dire, avec l’anxiété d’un père qui veille au clicvet d'un enfant malade. Vers deux heures du matin, il entendit un bruit de pas dans la rue, des allées et venues do gens qui entraient dans la propriété du marquis de Caylus ou en sortaient. La nuit lui parut d’une lon gueur interminable. Enfin le jour revint. Et alors il compta les heures et les mi nutes en attendant le moment où il pour rait se présenter A la rue Saint-Andrédes-Arts et voir ccttè amie de Renée Mil ton qui lui apprendrait ce qu’il brûlait de savoir. A sept heures 11 appela son soldat, et, lui montrant la porte de la jeune fille, il lui dit : — Je sors. Tu vas veiller Ici jusqu’à mon retour. Que personne n’entre ou ne aorte I Tu entends ? — Ont, mon général. —, Vas un mot à qui que ce soit J «'-.Non, mon général....