Extrait du journal

point de quitter les Cormiers pour venir à Troyes ee jeter dans les bras de M. de Carmeille, et lui demander pardon à son tour. Mais le féroce démon de la jalousie était toujours en elle, faisant apparaître à ses yeux le petit Armand, arrêtant tous les élans de son cœur. Elle avait aussi été tentée d’écrire. Mais que pouvait-elle dire ? Et puis, lui était-il permis d’écrire quand son mari, se con formant à sa volonté, ne lui écrivait point? Après tout, n’ôtalt-ce pas elle qui avait créé cette situation, qui l’avait vou lue ? « Pendant notre séparation nous ne nous verrons ni ne nous écrirons. » Cela, elle l’avait Impérieusement si gnifié à son mari. C’était sa volonté. Il y avait des instants où elle était hé sitante, car elle \oyait la gravité de co qu’elle allait faire; alors elle avait peur et était prête à se repentir. Do bons et honnêtes conseils lui auraient été néces saires. Si elle avait consulté son vieux curé, il est probable qu’elle n’aurait pas été plus loin. SI elle avait pris le vieux prêtre pour confident, elle s’était bien gardée de lui dire toute la vérité. Quand, par suite de scs réflexions, elle était disposée à renoncer à sa fatale idée, la pensée que son mari aimait l’enfant de sa maîtresse et pouvait lui échapper en core, cette pensée s’emparait d’elle et la ramenait violemment à son projet. — Oui, oui, s’écriait-elle, sans cela, Il cesserait de m’aimer. D’un autre côté, craignant de perdre sa poule aux œufs d’or, madame Cadore écrivait souvent à la recluse des Cor miers. Avec un art Infernal, elle excitait...