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La Petite Gironde, 3 mai 1872

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La Petite Gironde
3 mai 1872


Extrait du journal

Paris, 2 mai. L’Officiel publie les nominations de M. de Bourgoing, comme ambassadeur près le pape, et du comte d’Harcourt, comme ambassadeur à Londres. Les nominations de MM. Jules Ferry à Athènes, de Noailles à Washington et de Gabriac à La Haye sont considérées comme très probables. M. d’Arnim a eu un long entretien, hier après midi, avec M. Thiers. Il lui a donné les assurances les plus satisfaisantes sur les bonnes dispositions de l’Allemagne envers la France. Il a, en outre, démenti tous les bruits qui ont circulé sur les pré tendues représentations de l’Allemagne au sujet des armements de la France. Le ministre de la guerre est allé hier dans la commission chargée d’examiner la proposition Bamberger, et lui a communiqué une note arrêtée en conseil des ministres, portant que le gouverne ment n’est pas favorable à la publication des rap ports du conseil d’enquête. La commission a ré pondu en renouvelant à l’unanimité ses vœux en faveur de cette publication. Le ministre alors a dit qu’il en informerait le conseil et reviendrait au jourd’hui donner l’avis définitif du gouvernement. Sur la demande de M. Pascal Duprat, le ministre a promis de communiquer à la commission les rap ports des capitulations de Sedan et de Metz; il a ajouté que le conseil des ministres avait examiné l’affaire Bazaine, mais n’avait encore pris aucune résolution. Le duc d’Aumale et le prince de Joinville ont voté hier ostensiblement contre l’amendement BertauldBardoux. Le vote de la majorité paraît avoir eu pour principale cause la croyance à l’alliance entre M. Thiers et M Gambetta, laquelle n’est nullement confirmée d’ailleurs par le langage tenu dans les régions officielles. La commission des grâces examine actuellement les pourvois des individus condamnés à mort pour l’assassinat des dominicains d’Acueil....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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