Extrait du journal

Les jeunes gens dont la bonne condi tion physique sera constatée par le certificat d’aptitude physique prévu par la loi et délivré à l’issue de l’exa men passé à l’époque du conseil de révision, bénéficieront d’avantages qui seront fixés par la loi de recrutement. Lorsque ce texte a été soumis à la Chambre, les partisans de « la maniè re fort' » pour inculquer à la jeunesse le goût de la culture physique sont revenus à la charge, réclamant l’intro duction des sanctions, des deux mois de service supplémentaires, dans la loi. Pour mou compte personnel, je les ai combattus avec force, parce que je me rends compte que si ces sanctions étaient appliquées, elles atteindraient surtout les paysans, non responsables cependant de leur infériorité devant un examen, auquel beaucoup n’auront pas la possibilité de se préparer. Or, les paysans ont déjà assez payé de leur personne pendant la guerre pour ne pas être encore exposés à payer plus que les autres pendant la paix. Dans certaines communes, les mai sons sont très distantes les unes des autres; il en est qui sont éloignées do toute agglomération; comment veut-on que les jeune- gens qui y habitent et qui travaillent du lever au coucher du soleil viennent recevoir, au centre fixé, l’éducation physique que l’on constatera ensuite par un examen ? A vrai dire, c’est cet examen qui m’effraie un peu pour eux, car de quelle nature sera-t-il ? quelles en se ront les exigences ? e sais ce que sont souvent les exa mens; j’en ai passé un certain nombre, j’en ai vu passer et j’en ai fait passer; si intelligemment qu’en aient été dé terminées les matières, si l’examina teur n’est pas intelligent, l’examen n’est qu’une loterie pour celui qui le subit; c’est, dans trop de cas, une épreuve qui n’a pas de sens. Or,il y a des examinateurs à l’esprit étroit qui ne connaissent que la lettre du règlement, comme un vieux ser gent ne connaît que la consigne; j’ai trop vécu et vu trop de choses pour ne pas être quelque peu méfiant à cet égard. Comme à cette loterie de l’examen le brave paysan risquerait de ramener comme lot deux mois de rabiot, j’ai me mieux que lui soit évitée cette dé sagréable surprise. La commision de l’armée étudie et trouvera les avantages qui récompen seront et stimuleront les bonnes vo lontés. Ce n’est ' pas au moment où, en France, se manifeste un bel élan vers les exercices sportifs qu’il faut ris quer de rendre ceux-ci impopulaires par une loi aux sévérités maladroites. Pour obtenir beaucoup des Fran çais* tenons-nous-en à « la manière...