Extrait du journal

Après la grève des mineurs, braves gens qui passent une lamentable vie à fouiller les profondeurs du sol, il se rait piquant de voir une grève d’astro nomes. Or, le ciel est troublé, et des nuages, qui ne disent rien de bon, éclateront bientôt. Car, d’une part, le ministre de l’instruction publique se préoccupera certainement de la situation véritable ment inférieure dans laquelle se trouve l’Observatoire de Paris, et fera ses ef forts pour maintenir la bonne renom mée de la science française; d’autre part, les observateurs se refuseront à émigrer, fût-ce dans les plus riantes campagnes qu’arrose la Seine. Le ministère aura raison. Les astro nomes auront tout naturellement tort, et il sera facile de leur démontrer qu’un observatoire où l’on ne peut pas obser ver, n’est pas un observatoire. Déjà, sous le roi-soleil, l’établisse ment sur lequel ont jeté tant de lu mière les Lalande, les Descartes, les Laplace, les Arago et les Le Verrier était trop rapproché de Paris. Cassini était furieux pour une foule de raisons, Il eut les discussions les plus vives avec le constructeur de cet immense amas de pierres, Claude Perrault, qui avait cm faire de l’art et qui s’était simplement moqué de la science. Mais le grand roi donna raison à l’artiste, bien qu’il eût fait venir tout exprès d’Italie le grand astronome, pour profiter de ses excellents con seils....