Extrait du journal

fort commun, où libres, égaux et soli daires entre eux, ils ne laisseront pins quelques privilégiés accaparer les jouis sances de corps et d'esprit dues à tous les membres de la société. Salut à toi, arbre prophétique ! Tu es l’emblème de ce qu’il y a d’essentiel et d’indestructible dans le socialisme : du désir qui pousse ceux qui souffrent et ceux qui savent compatir à la souffrance d’autrui, à mettre dans la vie sociale plus d’équité, plus d’indépendance, plus de concorde, plus de fraternité. Ton feuillage, vert comme l’espérance et sans cesse renaissant comme elle, rappelle l’effort éternel de l’humanité vers le mieux-être, vers le développe ment complet et harmonieux, but né cessaire où tendent les individus et où ils arriveront en unissant leurs forces et leurs intérêts. Tiens bon, arbre de la Révolution ! Braye la foudre, les hivers et les coups d’Etat. Hospitalier aux oiseaux du ciel et versant l’ombre aux maisons des hommes, continue à parler aux pay sans qui t’entourent dans le langage mystérieux que le vent donne à tes feuilles bruissantes. Dis-leur de ne pas renoncer à leur rêve de joie et de lumière, et de regar der vers l'Orient où l’aube blanchit déjà. Dis leur que les temps sont pro che^, les temps pressentis par ceux qui te plantèrent, les temps oû cessera cette impie division des enfants de la même patrie en riches et pauvres, en Mes sieurs et citoyens, en exploiteurs et exploités. Non, tn ne seras pas toujours un symbole menteur. Et toi, qui es jeune encore avec ton demi-siècle, tu reverras des générations de travailleurs, affran chies par la solidarité socialiste, te fêter et t’enguirlander comme aux jours de ta primo jeunesse, arbre sacré de la liberté i GEORGES RENARD....