PRÉCÉDENT

La Petite République, 12 novembre 1885

SUIVANT

URL invalide

La Petite République
12 novembre 1885


Extrait du journal

Savez-vous, mes amis, qu'il n’y a pas à rire avec la menace de religion d’Etat, que M. de Mun, aidé des comités catho liques, tient suspendue sur vos tôles. Vos pères en ont bien su quelque chose sous ta Restauration ; la religion d’Etat, c’est l’oppression et la vexation en permanence. Les riches et les puissants y échap paient naturellement, car «la religion est pour le peuple », comme ils disaient avec une nuance de mépris. Ils voulaient envoyer le peuple à confesse, mais euxmômes n’y allaient pas. Le paysan, l’ouvrier, le soldat, selon le projet de M. de Mun soumis aux comi tés catholiques, ne tarderaient guère à vire menés de force au confessionnal, c'est-à-dire par la menace de vexations, de renvoi ou de punitions. Toi, paysan, qui te crois le droit de le ver fièrement la tôte en contemplant la terre rendue féconde par tes sueurs et les efforts de ton bras, va à confesse si tu ne veux que des mesures vexa toi re s ne soient prises contre toi par ton maire, bon catholique, excité par ton curé. Toi, ouvrier, qui crois que pour prix de ton travail on te doit non seulement la rémunération matérielle, mais encore le respect de ta liberté morale et de ta conscience, va à confesse, ou crains que Je comité catholique ne te fasse renvoyer par ton patron. Toi, soldat, exact à tous les exercices, respectueux de la discipline, qui penses que tes chefs n’ont droit que de te de mander d'être toujours prût à courir à la défense de la patrie, va à confesse ou redoute de voir toujours grêler sur toi les punitions, et de ne jamais voir venir l’avancement. Oui, mes amis, voilà ce qu’il serait prudent de vous dire si jamais le beau projet catholique de M. de Mun pouvait se réaliser. Paysans, ouvriers, soldats en firent l’expérience sous le pieux roi Charles X, jusqu’à ce que le peuple de Paris en eût délivré la France. > Maintenant, au point de vue du bon heur de la nation toute entière, si on pouvait croire que ce catholicisme poli tique est animé de l’esprit chrétien, on pourrait admettre qu’il fût jusqu’à un certain point capable de s’adapter aux tamummmmmmimÊmmmmmmmÊmmmmimumata Feuilleton de la Petite République française (81) DU 12 NOVEMBRE 1885 CŒUR BRISE GRAND ROMAN INÉDIT PAR PIERRE NINOUS...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

En savoir plus
Données de classification
  • dolé
  • gomot
  • davoine
  • cassagnac
  • goblet
  • blanc
  • buisson
  • godement
  • victor hugo
  • portier
  • france
  • mun
  • savoie
  • grange-batelière
  • paris
  • nantes
  • espagne
  • europe
  • italie
  • albe
  • la république
  • republique française
  • petite république française
  • conseil de samedi
  • parlement
  • union
  • parti républicain
  • chambre
  • l'assemblée