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La Petite République, 20 juillet 1892

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La Petite République
20 juillet 1892


Extrait du journal

de paysans qui revienneut des localités dévastées. on trouve aussi sur la route des indus triels qui ont installé des buvettes en plein air et qui offrent des rafraîchisse ments. La route continue, elle passe sur la coulée de lave de 1886; c'est sur cette coulée que se déverse l’un des courants actuels, celui qui se dirige vers l’ouest. Il y a, en ce point, en grand nombre, des arbres fruitiers, des oliviers et des vignobles qui sont irrémédiablement per dus si lo courant ne s’arrête. Ici, il faut abandonner sa monture et Von avance à pieds, côtoyant les petits ruisseaux de lave qui coulent dans les vignobles. Au sommet de l’Etna, à 3,500 mètres de hauteur, se trouve le cratère. La neige qui, d’ordinaire, couronne la cime a été fondue par la chaleur de l’éruption. On volt lentement avancer le courant de lave qui paraît parfois noirâtre quand il se re froidit. il est quelquefois agité par des secousses intérieures qui le crevassent et alors on aperçoit des jets qui semblent de l’or en fusion. Plusieurs petits bras se sont ainsi gref fés sur te courant principal, ravageant sur un très grand espace, ces terres dont la fertilité est proverbiale. Paye dévasté A l’approche de la Ilave, les herbes et les arbustes se dessèchent et.finalement prennent feu. Les arbres flambent comme des allumettes. Ce spectacle de destruction est hor rible. L es propriétaires et les paysans res tent. immobiles et muets, comme hébé tés. Puis quand leur champ a disparu sous un linceul de feu, ils s’éloignent, pleurant en silence, entraînant leur femme et leurs enfants. Il est difficile de donner une idée de la fertilité des campagnes qui viennent d’ètre dévastées. Ainsi un propriétaire qui possède cinq cerisiers a une rente annuelle de deux cent cinquante francs. Les admirables jardins de Renazzo sont complètement détruits; dans ces jardins on cite des arbres qui rappor taient jusqu’à 150 francs par pied. Le courant qui marche vers l’ouest et qui suit le lit de la lave déposée en 1886, par court quinze mètres à l’heure. Il s’est un peu ralenti. Le front du courant est de 150 mètres, à l’heure actuelle 11 est à 3 kilomètres de Nicolosi, à cinq kilornètres de Borello. Ces deux localités ne courent aucun danger Immédiat. Le bras occidental a une tendance à dévier vers le sud-ouest ; il se subdivise d’ailleurs en plusieurs petits courants. Quant au bras oriental qui semblait s’être arrêté, il reprend sa marche, avan çant avec une vitesse moyenne de deux mètres à l’heure, tandis que la rapidité du bras occidental se maintient à neuf métrés par heure. Les jours d’éruption, l’espace parcouru par le bras occidental est de sept kilomètres soit une moyenne de quarante-trois mètres à l’heure; le bras oriental parcourt six kilomètres, soit une moyenne de vingt cinq mètres à l’heure. Le professeur Brucca est revenu de Nicolosi après avoir séjourné pendant deux jours sur les pentes de l’Etna. Il assure que trois cratères seulement sont en éruption, deux lancent des quartiers de roche, des cendres; un seul jette de la lave. L’éruption tend à diminuer. Les cou lées de lave ont une tendance à s’élargir et leurs ravages sont par conséquent plus considérables. Nicolosi est envahi par des étrangers. La population est atterrée. Les femmes parcourent les rues en chantant des can tiques. L’éruption continue Catane, 17 Juillet Pendant la nuit le cratère a conti nué à vomir de la lave qui est main tenant éloignée de cent mètres seule ment du puits, San Léo qu’on vide d’ur gence Le volan lance également de gros fragments-de roche. La coulée occidentale reste presque stationnaire, tandis que celle qui se di rige vers Nicolosi a une vitesse crois sante et continue ses ravages. Malgré cela l’éruption est moins violente cette nuit et les grondements souterrains sont moins fréquents et moins bruyants. Les coulées de cave commencent à se refroi dir. Des comitésde secours se sont cons titués à Catane, à Païenne, et à Messine. Dans aucune ville du continent il n’a été pris la moindre initiative....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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