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La Petite République, 22 février 1902

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La Petite République
22 février 1902


Extrait du journal

si rare aujourd’hui, de repousser la force par la force. La grande et immortelle Révolution de 1789-93 a audacieusement démoli tout un monde d’abus nombreux et d’infamies in concevables, elle a touché à tout, tout perfectionné, modifié, harmonisé, refait. Qui a planté la hache bienfaisante à la base des trônes, des autels, des préjugés, de l’ignorance, de la servitude ? Qui a donné la liberté aux peuples, le suffrage universel ? Qui a coupé le barrage qui les empêchait de s’élancer hardiment vers l’avenir social ? Qui a proclamé les Droits de l’homme ? C’est toujours la Révolution et la grande nation qui l’a faite. Les révolutionnaires, ces géants qui ont fait trembler tous les puissants de la terre, qui sont morts en héros et en martyrs pour les bienfaits de la science et pour la liberté de tous, étaient en réalité des ré formateurs audacieux, des glorieux démo lisseurs, des édificateurs sublimes, des bienfaiteurs de l’humanité. La Révolution de 1789 est une véritable épopée, et plus elle s'éloigne de nous, plus elle grandit, et avec elle les révolutionnai res qui l’ont laite. Inclinons-nous avec respect et vénéra tion devant ces héros, grâce auxquels nous pouvons aujourd’hui nous dire des hommes, demain, des libres citoyens. Pour être digne d’eux et compléter leur œuvre révolutionnaire, il faut toujours nous tenir prêts à l’action. Les événements d’Espagne, de Belgi que, de Trieste et d’Italie prouvent que nous avons raison, et qu’à la révolution le prolétariat est poussé par la férocité de ses ennemis. A la Révolution de 1818 aussi, nous sommes redevables de grands bienfaits, Nous lui devons le triomphe défini tif du suffrage universel, qui permet à tant de gens de se faire élire à toutes les fonctions publiques, de celle de conseiller municipal à celle de président de la République. La Commune de Paris, quand elle n’au rait pas fait et obtenu autre chose, a, elle aussi, sauvé la République qui allait être étranglée par toute la réaction coalisée contre elle. Cette République, qu’on est si heureux d’avoir, elle est assise sur les cadavres de 35,000 révolutionnaires égorgés par la réaction au pouvoir. La République, nous l’avons défendue au prix de notre sang, et nous la défen drons encore et toujours, parce que sa conservation est nécessaire, parce qu’elle est un foyer d’espérance pour les peuples qui l’entourent. Notre rôle doit être de la pousser en avant par tous les moyens possibles et tâcher d’en faire ce que nous avons le droit de prétendre qu’elle soit: une Répu blique sociale; car on peut très bien être républicain sans être socialiste, mais on ne peut pas être socialiste sans être répu blicain. En fait, la véritable res publica, nous ne l’avons jamais eue. Il faudra, pour l’avoir, agir encore très énergiquement, car la bourgeoisie qui détient le pouvoir ne cédera pas aux paroles, aux prières, aux supplications, mais seulement à la force. C’est la rue qui a été, et qui sera encore pour quelque temps notre champ de ba taille, c’est par la rue que nous serons li bres. AMILCARE CIVR1ANÏ....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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