Extrait du journal

— Rendez grâce à celle fille,dit-il.Ce serait mon mauvais génie et votre complice. Il donna un coup de poing sur la table. La cuvette de faïence en vibra. — C'est mon démon à moi, poursuit-il. En vou# disant que je ne l'aime pas, je mens ! Cc qu’elle m'a englouti de maisons, de champs, de prés, do bois et de vignes, sans compter l’argent, monnayé, c'est à ne pas le croire. Elle a un estomac d’autruche. Elle digère mieux que des cailloux. Elle fond les mé taux. An 1 la coquine ! Et malgré tout, elle a une façon de vous regarder, une certaine chaleur communicative qui fait qu'on no lui en veut pas et qu’on court après elle, même quand elle vous tourne le dos. D’ailleurs elle n’en est pas plus riche et son dernier gîte, ce sera l'hôpital, à moins qu'elle ne se lange, comme les autres, à la fin. — Vous connaissez votre histoire ? — Je l’ai connue, comme tout le monê^. < — Les princes avaient des gai des à leur solde, «le porte-rapières. — En Italie, on disait un bravo. — Parfaitement. Voulez vous être 1*' bravo d’un nrince ? — Pourquoi faire? — Atteindre un homme qui l'a blessé. — Que ne le frappe-t-il lui-même ? — L’exécution lin répugne. — Il faut tuer? — C’crd possible. . . — S’agit-il d'un duel ou d’un assassinai. ■— cjnei gros mot ! D’un simple accident....