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La Petite République, 23 février 1911

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La Petite République
23 février 1911


Extrait du journal

Un homme se constitue prisonnier et s'accuse d'avoir étranglé une femme Un individu âgé d'une trentaine d’an nées, assez misérablement vêtu, l'air légè rement égaré, se présentait hier matin au commissariat du quartier de la Porte SaantMartin et demandait à être mis en présence de M. Durand, commissaire. Comme lui inspecteur lui demandait l’objet de sa vi site, l’inconnu se borna à répondre : — Je ne parlerai qu'à votre chef, car je veux me constituer prisonnier. On accéda à son désir. Il déclara alors au magistrat qu'il venait de commettre un crime a Ballancourt (Seine-et-Oisc) et que, pris de remords, il venait se mettre à la disposition de la justice. — Je me nomme, dit-il, Alfred Paillet, je suis âgé do vingt-huit ans et j’exerce la pro fession de boulanger. Hier, je passais à Ballancourt où j’ai habité il y a quelque temps. Près d’une maison de campagne isolée, j’ai vu une jeune femme qui cousait, assise derrière sa porte, paraissant être seule. * « Je suis alors entré, poussé par une im pulsion irrésistible, je me suis jeté sur elle et je l’ai étranglée avec mai ceinture ; en suite je l’ai pendue. AI on crime accompli, j’ai pris le train et je me suis rendu à Pa ris. » Tel fut l’étrange récit fourni par Paillet. En vain lui demanda-t-on de préciser ses déclarations. On ne put lui arracher d’au tres détails sur le crime dont il se disait coupable. Il se montra plus prolixe en ce qui con cerne sort passé et exposa avec une sorte de vanité le lamentable curriculum vilæ qui serait le sien. Le boulanger, d’après ses drres, n’auraât pas subi moins de douze condamna tions pour vols, coups et blessures, agres sions à Pans, Auxerre, Vienne, Lyon. Paillet, au moment de son entrée au commissariat, semblait légèrement pris de boisson. La Sûreté a été avisée et des agents ont été envoyés à Ballancourt pour vérifier si un crime ai réellement été commis aux alen tours de cette localité ou si cette histoire dramatique n’a jamais existé que dans le cerveau d’un détraqué....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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