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La Petite République, 25 février 1902

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La Petite République
25 février 1902


Extrait du journal

LA PEUR DU TZIGANE Il paraît que les tziganes nomades se multiplient en Hongrie dans de telles proportions que le Par lement de Budapest se verra obligé de prendre contre eux de sévères mesures, à la demande des habitants visités par ces flâneurs incorrigibles. Ils sont là-bas plus de trente mille qui refusent absolument de se soumettre au régime de l’état civil. Le plus fâcheux est qu’ils se montrent aussi réfractaires aux instructions du Code et que l’on signale sur leur passage de nombreux vols, tou jours très habilement exécutés. Ils ont un talent particulier pour s'approprier les poules. En France ils enlèvent plutôt les femmes. C’est peut-être pour cela que nous ne leur disons rient XX FACILE SOBRIÉTÉ Certaines revues racontant l’existence quotidienne du roi des Belges, s’extasient devant sa puissance de travail et sa sobriété. Son travail consiste à lire pendant deux heures toute sa correspondance. Il n’y a vraiment pas là de quoi pincer une méningite. Quant à la nourriture de Léopold elle est dit-on, des plus simples. A huit heures il prend quelques raisins, une pêche et du chocolat. A midi dans un second déjeuner, il mange des œufs brouillés, un bifteck, un filet de Hambourg et des épinards. A diner.on.lui seit un potage, une entrée un perdreau, quand c’est la saison, un morceau de rosbif, des asperges et des fruits. Et là-dessus trois verres de vin. Mais il y a bien des gens qui feraient de ce régime leur petit ordinaire.et qui loin de se vanter d’étre sobres, se considéreraient au contraire comme de parfaits goinfres, en tout cas comme de vrais gourmands. XX QUI SERA A L’HONNEUR ? On ne dira pas que les familles de haute no blesse n’ont qu'à sc laisser vivre dans les châteaux construits par les aïeux. 11 est quelquefois pour elles des soucis dévorants et des douleurs poi gnantes qui naissent des questions d’étiquette. C’est ainsi qu’en ce moment en Angleterre le duc d’Athol, le marquis de Cbolmondeley, le comte Carrington et le comte d'Ancastcr passent des journées terribles et des nuits blanches à se demander lequel d’entre eux triomphera. Qui d’entre eux aura le suprême honneur de présenter au roi Edouard Vil sa robe de chambre et son vase de nuit au petit coucher qui précédera le couronnement ? Terrible question ! Ces quatre grands seigneurs se disputent le titre de valet du roi, et montent la garde autour de sa table de nuit. Où l'honneur va-t-il se nicher? XX LES LETTRES ET LES ARTS C'est bientôt que l’on va mettre en vente l'hôtel Païva. Ce palais renferme des richesses dont il serait regrettable que le public fût privé. Ne contient-il pas en effet un salon dont le plafond fut peint par Paul Baudry, des cheminées sculptées par Dalou, une serre ornée par Carrier-Belleuse, un escalier d’onyx justement célèbre.et enfin mille détails artistiques qu’il serait fâcheux de voir disparaître. Il y a déjà là tout le cadre d’un vrai musée. Depuis quelques jours, M. Gabriel d'Annunzio s’agite. Il avait d’abord adressé à M. Claretie, administrateur général de la Comédie-Française, une lettre dans laquelle il lui annonçait pompeu sement qu'il comptait assister au gala du 26 en l’honneur de Victor Hugo. Puis une dépêche a suivi, disant qu’il ne pouvait venir à Paris, devant assister à la grande commé moration romaine et y lire une ode. M. d’Annunzio a un certain talent, mais il de vrait pourtant comprendre qu'il n’est pas indis pensable à la gloire de Victor Hugo. En tout cas, il pourrait se contenter d'honorer la mémoire du grand poète sans tapage ni boniment personnel. XX PETITS PAINS DU MATIN Les membres de la conférence internationale de la Haye pour l'arbitrage de la paix ont décidé d’offrir à Nicolas 11 une superbe tapisserie. — Cadeau ironique I Pendant que les petits peuples sont égorgés, les grandes puissances se contentent de faire tapisserie ! Jean Mitron....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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