Extrait du journal

T.a Chambre a volé hier à une énorme majorité l'affichage du 1res substantiel discours de M. Briund et elle a montre nettement par là de quelle manière sc terminerait la discussion. 11 est d ores et déjà certain qu’on ne fera dans celte législature ni le scrutin de liste, ni la représentation propor tionnelle. On ne les fera pas pour deux raisons : la première c’est que, en dépit des polémiques ouvertes depuis long temps déjà, l’opinion de beaucoup de nos honorables n’est pas encore défini tivement assise ; la seconde c’esl que, matériellement, le temps fait défaut pour réaliser avant les élections une ré forme de rell^ importance. Le président du conseil Ta établi de telle manière qu’il n’y a qu’à s'incliner devant l’évidence. C’est une question de fait. Une réforme de pareille impor tance exigerait bien dix ou douze séan ces de discussion au Palais-Bourbon. Après quoi il faudrait aller au Luxem bourg ci recommencer de nouveaux dé liais, puis, comme des modifications auraient été certainement lai les par le Sénat, on devrait revenir, au moins une fois, devant la Chambre. Tout ceci au milieu des discussions budgétaires et de la loi sur les retraites ouvrières que I on ne saurait ajourner à aucun prix ! Il n’y a donc point doute. 11 est trop tard pour cette fois. Quelque opinion que Ton ait, il faut s incliner devant l’évidence. La question va donc se poser devant le pays et la prochaine Chambre pourra prononcer en connaissance de cause, surtout quand on aura fait l’expérience de la R. P. dans les élections munici pales des grandes villes. Est-ce à dire pour cela que la réforme électorale doive être, comme quelquesuns le prétendent, la plate-forme de la prochaine campagne électorale ? C’est une autre affaire ! Et M. Briand a dé noncé avec force hier les coalitions sus pectes qui pourraient se produire à la faveur de cette réforme. C’est un fait que du coté droit tout au moins on les escompte beaucoup. C’en est un autre que certains, aux antipodes du monde politique, prêtent à ces murmures une oreille complaisante. Mais ces calculs seront déjoués. Les socialistes que Ton vise ne s’y prête ront certainement pas. M. Briand leur a d’ailleurs posé hier la question avec une telle précision qu’on ne saurait manquer d’avoir à ce sujet une réponse précise. Et il faudra se féliciter de celle dis cussion, qui aura contribué à la fois à rendre les situations nettes et à poser devant le pays un des plus importants problèmes qu’il ait eus à résoudre....