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La Petite République, 31 août 1900

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La Petite République
31 août 1900


Extrait du journal

Les gouvernants italiens, qui ont souci de leur bonne réputation devant le monde civilisé, ont supprimé la peine de mort dans leur code criminel, et je sais des âmes tendres et simples qui se pâment d’admiration devant (les moeurs si douces. D'aucuns même constatent triomphale ment que la monarchie italienne a ainsi réalisé un progrès devant lequel notre République hésita. Je regrette de refroidir un enthousiasme si exubérant, mais à ceux qui vantent avec tant de précipitation la mansuétude du code italien, je livre cette description du régime auquel vraisemblablement sera condamné le malheureux Bresci ; le Temps, où je la trouve, s’exprime ainsi : L’arrêt de la cour prononcé, le condamné sera probablement conduit au bagne de SaintEtienne, où il revêtira l’uniforme à raies jaunes et noires. Dans les premières années, il habitera une cellule large de 1 mètre et longue de 2 mètres ii2, où ne règne jamais qu’une demi-clarté. Plus tard, il sera trans féré dans une cellule un peu plus large et éclairée complètement. Une table, légèrement inclinée, large de 50 centimètres, lui servira de couchette et de mobilier. Sa nourriture : du pain et de Veau, et seulement une fois par jour. Les gardiens le serviront par un trou, qu’une vitre coloriée ferme pour permettre de voir le prisonnier sans être vu par lui. Les jours doivent s’écouler dans un silence absolu. Voici les châtiments qui menacent le prisonnier qui ne se soumet pas à cette disci pline terrible : 1° La chemise de force ; 2° les fera qui re lient les mains aux pieds, obligeant le corps a rester plié en avant ; 3° le lit de force, caisse de bois absolument pareille à un cer cueil, percée au fond de deux trous pour laisser passer les pieds et empêcher le mou vement des jambes. Les bras sont immobi lisés par la chemise de force. Après dix années de ce régime, le prison nier a la liberté du travail pendant le jour ; mais, la nuit, il retombe à l’isolement et au silence. Ni visites ni lettres, rien ne doit pé nétrer dans ce tombeau jusqu’au jour où la folie vient délivrer celui qui l’habite. Et qu’on ne nous dise pas que le tableau est poussé au noir : nous avons sur ce point le témoignage de notre vaillant ami Amileare Cipriani. Celui-là aussi supporta les horreurs de la prison italienne, et s’il sauva sa raison de la geôle infernale, c’est grâce à une incomparable force de volonté, à une merveilleuse opiniâtreté dans la résis tance. Certes, la peine de mort est exécrable, el on s’étonne de la voir appliquer encore dans un siècle de civilisation, alors eurtoufrau’elle est condamnée sans appel dit...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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