Extrait du journal

NOUVELLES 1)E KIRCHBERG. Eiilin, tous les bruits sinistres répandus sur Henri de Bourbon sont démentis. Toutes les lettres, tous les récits sont unanimes à cet égard et, de ces rumeurs qui ont ému tous les hommes pro fonds, il ne restera que la honte pour ceux qui les ont inventées. Nous devons à la lettre que vient de recevoir un de nos amis les détails suivans : i A la date du 29 septembre, M. le duc de Bordeaux était par faitement bien. Sa noble figure ne conservait aucune trace des souffrances qu’ont dû lui faire éprouver un appareil douloureux pour le corps, yne inaction Insupportable pour une ame aussi active. Légèrement maigri, sa taille a gagné, et puisqu’il faut tout dire, ses traits se sont encore embellis en prenant un caractère que devaient leur imprimer l’époque du souvenir de son entrée à la vie, les infortunes de sa race cl l’accident récent qu’il vient d’é prouver. i M. le duc de Bordeaux s’est levé, s’est assis sur un canapé, y a reçu sa famille. Ses mouvemens sont libres : il se tourne, se retourne sans la moindre douleur. Le docteur AVattemann a dé claré que toute traction était désormais inutile. Lutin, voici les arrêts de la faculté , ou plutôt des heureuses prophéties. Le 15 octobre, Monseigneur pourra monter en voiture; le 25, voyager, et vers le 10 novembre, marcher seul, sans autre secours que celui d’une canne. «Cet oracle du docteur Wattcmann était rendu le jour même où parvenait à Kirchberg les sinistres nouvelles répandues a Paris; M. le duc de Bordeaux était debout et brillant de santé, taudis qu'on parlait de sa mort, et s’il ne s’agissait d’une vie aussi pré cieuse, un pourrait dire aux inventeurs de la fatale nouvelle ce que dit Itegnard dans le Joueur, • Les gens que vous tuez se porteni assez bien. » mais la plaisanterie conviendrait mal à des hommes qui ont été aussi profondément émus que nous l’avons été.» Les nouvelles vont donc reprendre leur cours ordinaire, et nous nous empresserons de les communiquer à nos lecteurs aussitôt quelles parviendront. Elles ne peuvent désormais que constater une convalescence plus ou moins prompte, selon le temps et les circonstances. Pendant cette série d’événemens, l’émulation de la presse a été sans bornes pour se procurer plus tôt des nouvelles sures, et nous sommes heureux de constater avec quelle bienveil lance nous ont été communiquées celles qui ne nous étaient pas directement adressées....