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La Quotidienne, 15 mars 1839

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La Quotidienne
15 mars 1839


Extrait du journal

Nous trouvons dans Vllelvëlie un article sur le grand conseil de Berne, dont le passage suivant pourrait servir de leçon aux parleurs de plus grandes assemblées. « On s’est souvent plaint de la longueur des sessions, occasionnée par la manie de parler sur toutes les questions qui s’ést emparée de plusieurs membres du grand-conseil. Jamais cette maladie n’a régné si fortement que cette fois. On pensait que dans une dixaine de jours les travaux si peu importons de cette législature seraient terminés, et quatre semaines ne sufliront peut-être pas. On dirait que certains parleurs ont pris à tâche de dégoûter les personnes sensées des formes parlementaires ; il est cer tain qu'à mesure que les discours inutiles se multiplient, la salle se vide ; bientôt il n’y aura plus assez de membres pour délibérer, et force sera de se taire ; mais ce que nos mœurs constitutionnelles auront souffert, ce que nos institutions représentatives auront perdu, ces imprudens ne s’en inquiètent pas, et pourvu que leur nom ligure dans le bulletin des délibé rations et qu'on les admire au village, ils sont satisfaits. Tôt ou tard cette impatience de parler à tort ou à raison devait amener une scène tumultueuse ; vendredi, vers la lin de la séance, tout le monde a voulu prendre la parole à la fois, désordre, cris, menaces, interpel lations, impuissance du Landammann de se faire entendre, il n’a rien man qué à cette échantillon d'anarchie parlementaire. On aurait dit une as semblée communale où les passions les plus vulgaires seraient déchaînées. Ce mal est plus grave qu’on ne le pense, et nous ne voyons qu’un remède pour ramener la décence et empêcher les discours désordonnés : c'est d’établir une tribune, où chaque orateur devra se présenter, après avoir demandé la parole. La réflexion arrêtera le plus grand nombre, et tel qui se lève et parle dix fois dans une séance, n’y montera pas une fois peutêtre. » ...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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