Extrait du journal

lorsqu’on ne voulut pas accepter son programme, fit un appel à ] l’insurrection et l’on sait, dans cette lutte entre Espartcro et son ministre, quel fut le vainqueur. Une lutte nouvelle s’engage entre Isabelle et M. Olozaga ; jusqu’à ce moment Isabelle est victo rieuse. Le ministre abattu est menai* d’une accusation de lèsemajesté. Mais le motif de cette accusation, la plus capitale qui puisse planer sur la tête d’un ministre, n’est-il pas déjà une des consé quences de l’abrogation de la Pragmatique ? Nous prenons les faits tels qu’on les raconte, vrais ou faux, peu importe ; il nous suffit du bruit répandu qui, à lui seul, est un scandale. La scène dont on parle, est telle, que pour en trouver un autre exemple, il faudrait nommer Marie-Stuart. Mais ici c’est au milieu des es pérances de sa royauté nouvelle, qu’Isabelle, outragée, aurait été contrainte de signer, sa faible main guidée par la forte main du ministre, un acte politique qui répugnait à sa volonté. Nous le demandons, une pareille scène eût-elle été possible avec un roi ? Et ajoutez que ce roi, investi d’une puissance respectée, précisé ment parce qu’elle ne devrait rien à personne ; précisément parce qu’il n’aurait point autour de lui des ambitieux, dont il serait l’ouvrage; ce roi se verrait protégé non-seulement par lui-même mais par la grandeur de son rang ; et si l’on se rappelle comment la mère de la princesse Isabelle fût traitée à la Granja et à Bar celone, chacun pourra comprendre quel bien on a ravi à l’Es pagne en détruisant l’ordre héréditaire établi par Philippe V. Ainsi, plus l’Espagne révolutionnaire croit se sauver, plus elle se perd. Lui reste-t-il de nouvelles épreuves ? elle a déjà épuisé la régence, la majorité, l’usurpation ; elle essaie d’avoir des rei nes au lieu d’avoir des rois. Il nous semble qu’il est temps pour elle de se réfugier dans la sagesse des lois de la monarchie, et dans l’expérience des siècles....