PRÉCÉDENT

L’Aube, 25 avril 1936

SUIVANT

URL invalide

L’Aube
25 avril 1936


Extrait du journal

ne joueront qu’au scrutin de ballottage. Est-ce à dire que chacun prenne nettement position sur quelques-uns des plus graves problèmes de l’heure, sur des réformes de structure, sur les questions financières, sur les différentes formules de la poli tique internationale ? Non pas, et c’est là que résident la con-i fusion et l’incertitude que nous devons, partiellement au moins, à l’absence de ces grands partis organisés necessaires au jeu nor mal de la démocratie et que noire individualisme foncier a toujours repoussés jusqu’à main tenant. Un autre aspect de ces mul tiples candidatures qui n’est pas nouveau mais qui a pris une importance exceptionnelle mérite de retenir l’attention : c’est le grand nombre des candidatures de caractère professionnel. N’estce pas là une nouvelle marque de ce que nous n’avons cessé de dire : la représentation poli tique ne suffit pas à assurer la direction des affaires du pays et il est nécessaire de lui adjoindre une représentation profession nelle. A défaut de celte Chambre des Métiers, ceux qui ont le souci particulier de tel ou tel corps social briguent un mandat poli tique avec l’espoir d’en tirer parti pour des fins qui ne s’élèvent pas nécessairement à la mesure du bien commun. Faut-il par ailleurs trouver dans le calme de la campagne électorale une prétendue marque du discrédit du parlementarisme? Il faudrait que le calme soit synonyme d’indifférence. Or, il suffit d’avoir assisté à quelques réunions, d’avoir vu les photo graphies de quelques autres et d’avoir recueilli les impressions des candidats pour constater au contraire que les électeurs sui vent les exposés des programmes cl les explications complémen taires avec un sérieux et line anxiété qui témoignent qu’ils sentent parfaitement que le sort du pays est en jeu. Tout cela ne nous dit rien sur les lendemains du scrutin ni sur les colères possibles d’une partie ou de l’autre de l’opinion, mais rien de cela non plus ne vient précisément prouver le discrédit du parlementarisme....

À propos

L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.

En savoir plus
Données de classification
  • monnet
  • léon blum
  • dormann
  • bergery
  • daladier
  • edouard herriot
  • dalimier
  • sarret
  • herriot
  • andurand
  • france
  • lyon
  • longjumeau
  • corbeil
  • allemagne
  • angleterre
  • berlin
  • reich
  • hauer
  • genève
  • front populaire
  • co mité
  • r. d.
  • alliance démocratique
  • front social
  • sénat
  • fédération des syndicats
  • parti radical-socialiste
  • banque de france
  • orange