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L’Aurore, 9 août 1898

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L’Aurore
9 août 1898


Extrait du journal

En 1881, la Cour d'assises de la Gironde eut à juger les auteurs d'un crime épouvantable. La bonne d'un médecin de Bordeaux avait dépravé abominablement les enfants de ses maîtres, un petit garçon de neuf ans, une petite fille de onze ans. Elle endormait îe soir le médecin et sa femme au moyen d'un narcotique; elle conduisait ies enfants la nuit chez d'horribles satyres. Le récit de ces orgies monstrueuses avait révolutionné toute la France. Un des clients de Marianne Laborde était le lieutenant-colonel Châtel, qui fut acquitté, faute de preuves suffisantes, et chassé de l'armée aussitôt. Un autre était le commandant Apté, officier de la Légion d'honneur, qui avait joué un rôle féroce dans la répression de la Commune, et qui était à ce moment commissaire du gouverment près le conseil de guerre de Bordeaux. Il était connu pour sa dureté à l'égard des soldats. Ce défenseur de la discipline, de îa religion, de la famille et de la propriété, fut condamné à six ans de réclusion."...

À propos

Transfuge de L’Intransigeant, Ernest Vaughan fonde en 1897 L’Aurore. Cet organe républicain de tendance socialiste est d’abord animé par Georges Clemenceau. Son départ en 1906 réduit largement l’audience du journal. Il cesse de paraître en 1914. C’est en Une de L’Aurore qu’Émile Zola publie son célèbre article « J’accuse...! » le 13 janvier 1898.

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