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L’Aurore, 16 mars 1898

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L’Aurore
16 mars 1898


Extrait du journal

a II arriva qu'un hiver fut rude. Jean n'eut pas d'ouvrage. La famille n'eut pas de pain. Pas de pain ! A la lettre. Sept enfants. Un dimanche soir, Maubert Isabeau, boulanger sur la place de l'Eglise, à Faverolles, se disposait à se coucher, lorsqu'il entendit un coup violent dans la devanture grillée et vitrée de sa boutique, U arriva à temps pour voir un bras passé à travers un trou fait d'un coup de poing dans la grille et dans la vitre. Le bras saisit un pain et l'emporta. Isabeau sortit en hâte ; le voleur s'enfuyait à toutes jambes: Isabeau courut après lui et l'arrêta. C'était Jean Valjean. Ceci se passait en 1795. Traduit devant les tribunaux du temps pour « vol avec effraction la nuit «dans une maison habitée », Jean Valjean fut déclaré coupable et condamné à cinq ans de galères. Les termes du Code étaient formels. Il y a dans notre civilisation des heures redoutables ; ce sont les moments où la pénalité prononce un naufrage. Quelle minute funebre que celle où la société s'eloigne et consomme l'irréparable abandon d'un être pensant ! s...

À propos

Transfuge de L’Intransigeant, Ernest Vaughan fonde en 1897 L’Aurore. Cet organe républicain de tendance socialiste est d’abord animé par Georges Clemenceau. Son départ en 1906 réduit largement l’audience du journal. Il cesse de paraître en 1914. C’est en Une de L’Aurore qu’Émile Zola publie son célèbre article « J’accuse...! » le 13 janvier 1898.

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