Extrait du journal

Mais les déclarations récentes de ce journal confirment pleinement le récit du Soleil. — Les démentis du ministre, avec la forme surtout qu'ils revêtent, ne peuvent avoir aucune autorité ; ils mon trent de plus le péril d’avoir com me chef suprême de l’armée un homme ne sachant jamais ce qu'il dit ou ce qu’il écrit, et qui renie le lendemain son langage de la veille. Au moment où une prudence excessive serait si nécessaire, qui oserait affirmer que les incaitades du ministre de la guerre ne vont pas donner lieu aux plus grandes difficultés ? L’attitude des membres de la com mission du budget ne vaut guère mieux que celle du général Boulanger. En fait d’économies indispensables qui devraient se chiffrer par quatre cents millions (ô prospérité républicaine !) nous allons voir celles que nos profonds finan ciers ont su réaliser. Ils rognent dans le budget des cultes, en attendant qu ils le suppriment en entier, deux millions pris sur le traite ment des évêques et celui des chanoines, toucheront plus un centime. Les autres suppressions portent ne que sur les crédits affectés aux bourses des sémi naires, aux secours pour églises et presbytères, enfin sur la subvention accordée au clergé français dans nos deux grandes colonies africaines. Quand il s'agit de vexations ou d’éco nomies, c’est toujours le clergé qui paie les frais de guerre. Sans compter l’odieux de pareilles mesures, ne semble-t-il pas que nos gouvernants répondent bien, par ces tracasseries indignes, à l’esprit de con ciliation dont le Saint-Père est animé à l’égard de la France. En renonçant à l’envoi d’un nonce à Pékin, Léon XIII nous convie à une politique d’oubli et de concorde : la République reconnaît d’aussi bons offices par la haine et la persécution religieuses. ‘ Une insurrection militaire éclatait dimanche à Madrid. Quelques troupes, à la solde du parti révolutionnaire, ont levé l’étendard de la révolte; leur but était de proclamer la République en Espagne. Celte misérable échauffourée n’a pas tenu devant le mépris public; les soldats infidèles ont dû se rendre à discrétion. Quant à la jeune souveraine, sa rentrée à Madrid lui a fourni plus tard l’occasion d’un véritable triomphe....