Extrait du journal

léger ; il faut l’assurer. Je vous ai posé la question qui était la préface obligée du testament, il vous reste à connaître l’ex pression même de la volonté de votre on cle; vous saurez ainsi pourquoi cette clause bizarre avait été insérée par... Magda, qui écoutait, se dressa tout à coup dans son fauteuil. Elle se leva, vint ù la table, et, posant ses deux petites mains sur le testament que M. Thyrnau voulait ouvrir : — Pas un mot de plus, grand-père, ditelle avec énergie; il ne doit rien savoir. Ce testament n’a plus aucune valeur. Il ne peut rien pour nous rendre heureux ; il ajouterait une douleur de plus à nos chagrins. Je l’emporte. Elle saisit le pli scellé, le serra contre sa poitrine et fit un mouvement pour sor tir de la salle. M. Thyrnau la laissait faire, grave, pensif, pesant avec mélancolie ces deux âmes qui venaient se placer tour â tour sur son cœur comme sur une balance, pour se faire estimer, sans lui laisser l’espoir de les unir. Mais le comte de Lacy osa prendre la main de Magda et la retenir. — Restez, lui dit-il fermement. — Vous pouvez commander à tout le monde dans ce château, répondit fière ment la jeune fille, excepté à moi. — Magda, je vous en supplie, restez et laissez-moi subir jusqu’au bout ma des tinée. Je réclame la lecture de ce testa ment; j’ai droit à ma part du mystère qu’il contient.L’honneur de la maison de Lacy est engagé, dit-on ! Je suis comte de Lacy. Ce titre, du moins, personne ne me le contestera ; personne ne peut donc m’empêcher de remplir le devoir d’un Lacy. Magda se laissait retenir. Cette main la brûlait doucement ; elle baissait les yeux ; mais elle serrait avec plus de for ce le testament contre sa poitrine....